Mostrando las entradas para la consulta jamais ordenadas por relevancia. Ordenar por fecha Mostrar todas las entradas
Mostrando las entradas para la consulta jamais ordenadas por relevancia. Ordenar por fecha Mostrar todas las entradas

lunes, 9 de octubre de 2023

Claire, Clara; Anduse, Anduze, Anduza

Claire d' Anduse.

Claire, Clara;  Anduse, Anduze, Anduza


En greu esmay et en greu pessamen

An mes mon cor, et en granda error,

Li lauzengier e 'lh fals devinador,
Abayssador de joy e de joven,
Quar vos, qu' ieu am mais que res qu' el mon sia,
An fait de me departir e lonhar,
Si qu' ieu no us puesc vezer ni remirar,
Don muer de dol, d' ira e de feunia.


Selh que m blasma vostr' amor, ni m defen
Non podon far en re mon cor mellor,
Ni 'l dous dezir qu' ieu ai de vos maior,
Ni l' enveya ni 'l dezir ni 'l talen;
E non es hom, tan mos enemicx sia,
S' il n' aug dir ben, que no 'l tenha en car;
E, si 'n ditz mal, mais no m pot dir ni far
Neguna re que a plazer me sia.


Ja no us donetz, belhs amics, espaven
Que ja ves vos aia cor trichador,
Ni qu' ie us camge per nul autr' amador,
Si m pregavon d' autras donas un cen;
Qu' amors, que m te per vos en sa bailia,
Vol que mon cor vos estuy e vos gar,
E farai o; e, s' ieu pogues emblar
Mon cors, tals l' a que jamais non l' auria.


Amicx, tan ai d' ira e de feunia
Quar no vos vey, que quant ieu cug chantar
Planh e sospir, per qu' ieu no puesc so far
A mas coblas qu' el cor complir volria.

//

https://fr.wikipedia.org/wiki/Clara_d%27Anduza

Clara d'Anduze, est une trobairitz de langue occitane, sans doute issue de la famille des seigneurs d’Anduze, dans le Gard, est née aux environs de l'an 1200. Elle était aimée du troubadour Huc ou Uc de Saint-Circ, amour partagé.

Son existence n'est pas assurée, elle se base sur la razo d'Uc de Saint-Circ qui la mentionne et un poème qui lui est attribué publié dans un manuscrit conservé à la Bibliothèque nationale de France, ms. C, BnF fr. 856.

En greu esmai et en greu pessamen

an mes mon cor et en granda error

li lauzengier e.l fals devinador,

abaissador de joi e de joven;

quar vos qu'ieu am mais que res qu'el mon sia

an fait de me departir e lonhar,

si qu'ieu no.us puesc vezer ni remirar,

don muer de dol, d'ira e de feunia.


Cel que.m blasma vostr' amor ni.m defen

non pot en far en re mon cor meillor,

ni.l dous dezir qu'ieu ai de vos major

ni l'enveja ni.l dezir ni.l talen;

e non es om, tan mos enemics sia,

si.l n'aug dir ben, que non lo tenh' en car,

e, si 'n ditz mal, mais no.m pot dir ni far

neguna re que a plazer me sia.


Ja no.us donetz, bels amics, espaven

que ja ves vos aja cor trichador,

ni qu'ie.us camge per nul autr' amador

si.m pregavon d’autras donas un cen;

qu'amors que.m te per vos en sa bailia

vol que mon cor vos estui e vos gar,

e farai o; e s'ieu pogues emblar

mon cor, tals l'a que jamais non l'auria.

    

Amics, tan ai d'ira e de feunia

quar no vos vey, que quan ieu cug chantar,

planh e sospir, per qu'ieu non puesc so far

ab mas coblas que.l cors complir volria.


Traduction de Raoul Goût et André Berry:

« En grave émoi et grave inquiétude ils ont mis mon cœur et aussi en grande détresse les médisants et les espions menteurs qui rabaissent joie et jeunesse car pour vous que j'aime plus que tout au monde ils vous ont fait partir et vous éloigner de moi à tel point que si je ne puis vous voir ni vous regarder j'en meurs de douleur, de colère et de rancœur.

Ceux qui me blâment de mon amour pour vous ou veulent me l'interdire ne peuvent en rien rendre mon cœur meilleur ni faire croître encore mon doux désir de vous non plus que mon envie, mes désirs, mon attente et il n'y a pas un homme, fût il mon ennemi que je ne tienne en estime si je l'entends dire du bien de vous, mais s'il dit du mal, tout ce qu'il peut dire ou faire ne me sera jamais plaisir.

N'ayez pas de crainte, bel ami qu'envers vous je n'aie jamais le cœur trompeur ni ne vous délaisse pour quelque autre amoureux, même si cent dames m'en priaient, car mon amour pour vous me tient en sa possession, et veut que je vous consacre et vous garde mon cœur ainsi je ferai, et si je le pouvais être mon cœur, tel l'a qui jamais ne l'aurait.

Ami, j'éprouve tant de colère et de désespoir de ne pas vous voir que lorsque je pense chanter, je me plains et je soupire parce que je ne puis faire avec mes couplets ce que mon cœur voudrait accomplir. »

En grèu esmai a été repris par:

Aiga Linda, album Barrutladas, interprété par Hervé Robert (chant, chifonie) et René Huré (clarinette).

Duo Dedoceo, concert Le chemin de Regordane, interprété par Pascal Jaussaud (chant, vielle à roue) et Valère Kaletka (guitare électrique).

À Anduze, un buste dans le parc des Cordeliers, porte son nom.

Clara d'Anduze trobairitz Un spectacle du gargamelatheatre; texte:
Anne Clément; mise en scène: Michel Froelhy

https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb33021783w.public

http://www.editions-alcide.com/livre-Petit_dictionnaire_des_%C3%A9crivains_du_Gard-328-1-1-0-1.html

https://archive.org/stream/posiesdeucdesa00ucde#page/n31/mode/2up

http://www.siefar.org/dictionnaire/fr/Clara_d%27Anduze/Fortun%C3%A9e_Briquet

https://archive.wikiwix.com/cache/?url=http%3A%2F%2Fwww.siefar.org%2Fdictionnaire%2Ffr%2FClara_d%2527Anduze%2FFortun%25C3%25A9e_Briquet



Lettre à Clara d'Anduze par Lionel Bourg.


Lecture faite par Lionel BOURG à Grigny ( Rhône)

Cette lettre de 1989 écrite par Lionel BOURG est actuellement épuisée chez son Editeur Jacques BREMOND

(Ce dernier nous a joyeusement promis de la rééditer en claquant sa main contre celle de Lionel BOURG à GRIGNY -Rhône - le week-end dernier – Dont Acte …).

Je vous l'offre en attendant et pour inaugurer ce nouvel album qui sera le réceptacle de toutes les lettres écrites ou à écrire à toute sorte de Femmes Pathétiques... La liste en est, vous en conviendrez, immémoriale...

J’accueillerais toute lettre personnelle ou éditée dans cet esprit particulier. Une sorte de remise en écoute de voix s’adressant aux femmes de manière recevable et sensible à leurs limbes silencieuses.

__________________________________________________


LA DECHIRURE

LETTRE A CLARA D'ANDUZE

Revenir sur ses pas. Marcher comme si rien n'avait été. Comme si cette morne journée de février ne contenait pas toutes celles vécues ici ou ailleurs, là où la brume frange de ses apparitions des pierres que tant de passants foulèrent. Je me suis arrêté un instant. Tout était gris. Le ciel, la garrigue, les strates même, accumulées pour je ne sais quelle ferveur, les rues soudain plus tristes, ce jardin où, me promenant, je contemplais le singulier visage d'une femme morte depuis des siècles, et dont , inexplicablement, je ne pouvais abandonner le regard immobile.

A quoi songez-vous, Clara ? Et quel amour vous ronge ?

Vous demeurez en ces lieux, aussi improbable qu'aux temps où, folle peut-être, vous composiez des poèmes pour les dire en secret à celui que vous aimiez. Vous êtes là. Distante. Présente de toute cette distance qui tient en votre façon un peu hautaine de jauger le silence, cependant que vous semblez vouloir retenir le promeneur, mêlant à cette invite un refus péremptoire : déjà loin, si loin, vous savez sans doute que ne s'étreignent vraiment, après tant de leurres, que ceux qui délaissent à la poussière la peur de ne pas être aimés.

Si lointaine. Si proche pourtant. Et ce n'est pas facilement faire jouer les mots : vous découvrant une nouvelle fois, j'ai compris davantage en quelle inaccessible patrie résident celles que l’on désire de cet amour plus fort que les vaines raisons qui nous font exister.

J’ai marché. Il y avait le ciel, les nuages, le gris des calcaires, toute cette lumière vague des nuages où passe une tristesse qui ressemble à la seule forme admissible du bonheur. Voyez-vous, je n’éprouve jamais plus fortement le sentiment de vivre qu’en ces moments comme suspendus entre deux rives inconciliables. Il y faut cette brume. Ces pierres chiffrées. Ces traces dont il importe peu alors de connaître l’origine : elles sont là, métissant leurs langages, livrant leur impassibilité aux interrogations qui restent retenues. Elles disent une sorte de paix. Une manière de repos. Et si j’en relève les empreintes, collectionnant les figures énigmatiques, c’est sans doute parce qu’en ces gravures de rien, ces marques élémentaires, quelque chose n’en finit pas de me parler du monde qui, tangible, évident, n’en demeure pas moins dissimulé sous ses propres dehors, et barré, raturé par l’errance qui nous voue à rechercher une présence aussitôt dérobée.

Et je voudrais qu’il pleuve, maintenant, que le ciel fût pleinement gris, haché de ce bleu si sombre qu’il est à la nuit une espèce de supplique, avec, çà et là, ces trouées claires, ces passages miraculeux ouverts dans l’épaisseur des ombres et que des oiseaux seuls, souverainement seuls, toisent un instant avant de s’y engouffrer pour se jeter de l’autre côté du monde et des choses. Et la pluie tomberait. Longue. Interminable. Une pluie d’avril ou de septembre, une eau sous laquelle il me serait possible d’aller, hurlant des hymnes incongrus, des mots stupides, criant peut-être « je t’aime », ou « je me fiche de tout », ou « je vis », une pluie qui me ferait l’égal de cet arbre qui, d’avoir été mille fois dépouillé, d’abriter en son tronc, sous l’écorce, des insectes qui le ruinent, essaie de se tenir debout face à tout, face à cette détresse sans borne et cette inextricable beauté d’un ciel déchiré sur la terre.

Peut-être est-ce pour cela que je vous écris, Clara , pour cette déchirure. Pour ces regards que je ne puis croiser sans baisser les yeux, sans même savoir ce qui gît derrière eux, comme si, à l’extrémité de j’ignore quelle nuit, une neige tombait, dont je ne saurais retenir que d’infimes étoiles bientôt fondues entre mes doigts et pareilles à des larmes.

Puis à nouveau , le ciel. Les pierres nues. Et, devant moi, la lente, l’invincible crue de la lumière. Je vous ai longtemps contemplée. Me retournant une ultime fois, vous paraissiez sourire à l’inacceptable.

Derrière le parc, un chemin secret entre deux murs. Passage étroit, préludant à quelque initiation. Parmi les grès, des blocs de tuf fourmillant de traces végétales :réseau de feuilles, de tiges, morceaux de bois inscrits en creux, mémoire d’une boue sans âge où pourrissait la vie. Il y avait quelque chose de poignant dans cette sente. La certitude peut-être, irréfléchie, qu’on ne parvient jamais à combler la faille où l’on erre, rêvant à des visages ou fomentant, du plus loin de ses songes, des paradis brisés, des édens invivables.

Ma vie, Clara, qu’est-ce donc que ma vie ?

Une promenade obstinée sur une berge. Une déambulation hasardeuse.

J’aurai vu, de l’autre côté, la lèvre où je crus devoir vivre. Pour ne pas crever tout de suite. Pour continuer à marcher sous la pluie. Serrer tout contre moi cette femme que j’aime. Et si rien n’aura été qu’un trou béant, qu’une patiente, peut-être irrévocable déchirure, c’est ici, arpentant une à une les journées ordinaires, que je tente de faire de mes jours autre chose que leur banale insuffisance. Comme vous. Comme celle qui me sourit. Qui est là. Seule. Criblée d’amour et comme foudroyée par la douceur lancinante des étoiles.

sábado, 3 de febrero de 2024

Lexique roman; Devi, Devin

Devi, Devin, s. m., lat. divinus, devin.

Jamais no m tenrai per devi.

Aimar de Rochaficha: No m lau de.

Jamais je ne me tiendrai pour devin.

Si vol entendre ni saber,

Coras ment ni coras ditz ver,

Que devis non l'aia mestier.

P. Cardinal: Anc no vi.

S'il veut entendre et savoir quand il ment et quand il dit vrai, que devin ne lui soit besoin.

ANC. CAT. Deví. ANC. ESP. Devino. ESP. MOD. Adivino. PORT. Adevinho. IT. Indovino. (chap. adivino, adivinos, adivina, adivines; v. adiviná: adivino, adivines, adivine, adivinem o adivinam, adivinéu o adivináu, adivinen; adivinat, adivinats, adivinada, adivinades. Tamé se diu: si la enserto la endevino.)

- Calomniateur, médisant.

Vuelh far cuydar

Als fals devis qu'alhors ai mon esper. 

Folquet de Romans: Meravil. 

Je veux faire croire aux faux calomniateurs que j'ai mon espoir ailleurs.

Selhs que tengratz per fis

Truep lauzengiers e devis.

Aimeri de Bellinoi: Ara m'agr' ops. 

Je trouve médisants et calomniateurs ceux que vous tiendriez pour honnêtes.

2. Devina, s. f., devineresse.

El anet cerquan per totas partz devins et devinas, si ella mais poiria tornar viva. V. de Guillaume de la Tour.

Il alla cherchant de toutes parts devins et devineresses, si elle pourrait jamais retourner vivante.

ANC. FR.

Ceste bonne devine avec son grand sçavoir.

Fait serment qu'elle peut les courages mouvoir.

Premières Œuvres de Desportes, fol. 192. 

ANC. ESP. Divina. ESP. MOD. Adivina. PORT. Adevinha. IT. Indovina. (chap. adivina, adivines.)

3. Devinaire, Devinador, s. m., lat. divinator, devineur, médisant, calomniateur.

Els van dizen qu'amors torn en biays,

E d'autrui joi se fan devinador.

B. de Ventadour: Quan la fuelha. 

Ils vont disant que l'amour tourne en biais, et se font calomniateurs de la joie d'autrui. 

Pus de mon joy vertadier

Si fan aitan voluntier 

Devinador e parlier,

Envios e lauzengier.

Peyrols: Pus de mon.

Puisqu'ils se font aussi volontiers calomniateurs et parleurs, envieux et médisants de mon bonheur véritable.

ANC. FR. Ne ne crei devineors.

Roman de Rou, v. 12658. 

Un autre grand devinateur, sorcier et observateur des jours.

ANC. CAT. Devinador. ESP. Adivinador. PORT. Adevinhador. IT. Divinatore. (chap. Adivinadó, adivinadós, adivinadora, adivinadores.)

4. Divinatiu, adj., interprétatif, conjectural.

Sentencials... son... divinativas. Leys d'amors, fol. 26.

Les propositions... sont... interprétatives.

5. Divinacio, s. f., lat. divinatio, devination.

De divinacio et de sompnis.

Eluc. de las propr., fol. 112. 

De devination et de songes.

ESP. Adivinación. PORT. Adevinhação. IT. Divinazione. (chap. adivinassió, adivinassions.)

6. Devinatje, s. m., calomnie.

Iratz soi del devinatje.

P. Durand: D'un sirventes. 

Je suis irrité de la calomnie.

7. Devinalh, Devinail, s. m., prédiction, calomnie, médisance.

Com fora 'l ric

Si 'l devinail fes adimplir.

Giraud de Cabrière (Cabrera): Cabra joglar.

Comme il serait puissant s'il faisait accomplir la prédiction.

Mas per paor del devinalh.

A. Daniel: Canso don.

Mais par peur de la calomnie.

Loc. Cum sel que viu de devinalh.

Bernard de Venzenac: Iverns vay. 

Comme celui qui vit de médisance. 

ANC. FR. Ce sont adevinal d'enfant.

Fables et cont. anc., t. III, p. 125.

- Enigme, sorte de poésie.

So es devinalh...

So que clau obri 'l devinal.

Un troubadour anonyme: Sui e no suy.

C'est énigme... Ce que je ferme ouvre l'énigme.

ANC. CAT. Devinalh.

8. Devinalha, Devinailla, s. m., médisance, calomnie. 

Ja non er, per la lur devinalha,

Bona domna lais son amic coral.

G. Faidit: Pel messatgier.

Il ne sera jamais que, par leur médisance, une bonne dame abandonne son ami de coeur.

Lauzenga ni devinalha

D'envios no m cal temer.

Peyrols: Manta gens.

Il ne me convient de craindre médisance ni calomnie des envieux.

ANC. CAT. Devinalha. ANC. ESP. Adivinaja. IT. Divinaglia.

9. Devinansa, s. f., médisance, calomnie.

La devinansa

Qu'om ditz qu'ieu ai d'autr' amor benenansa.

Folquet de Marseille: Ja no i s cug.

La médisance qu'on dit que j'ai le bonheur d'un autre amour.

Dan no m tenha...

Lauzengiers ni devinansa.

G. Faidit: Jauzens en gran.

Ne me cause dommage... médisant ni calomnie.

ANC. ESP. Divinanza. ESP. MOD. Adivinanza.

10. Devinamen, s. m., médisance, calomnie.

Aquest razonamens

Es us devinamens.

Arnaud de Marueil: Razos es.

Ce raisonnement est une médisance.

Si 'l devinamen qu'om fai

No m'avengues a temer.

Peyrols: Quoras que.

S'il ne m'advenait à craindre la calomnie qu'on fait.

ANC. FR. Sous umbre desdites mensonges et adevinemens contre toute vérité.

Monstrelet, t. 1, fol. 197.

Là tent toz sos devinemenz,

Ses sorz e sis pramettemenz.

B. de Sainte-Maure, Chr. de Norm., fol. 30.

ANC. CAT. Endevinament. ESP. Adivinamiento. IT. Divinamento, indovinamento.

11. Devinar, v., lat. divinare, deviner, conjecturer.

Devinar de las causas que son a venir.

(chap. Adiviná les coses que han de vindre.)

Carta, Josep Tarradellas, La Vanguardia, 1981

L'Arbre de Batalhas, fol. 31.

Deviner des choses qui sont à venir.

So qu'ie us vuelh dir devinatz.

Aimeri de Peguilain: Mantas vetz.

Devinez ce que je veux vous dire.

Que devines o que disses

So que dins aquel ostal es.

Trad. de l'Évangile de l'Enfance.

Qu'il devinât ou qu'il dît ce qui est dans cette maison.

Peire Roys saup devinar

Al prim qu'el vi jove reyaus,

Que dis no seria pros ni maus.

Bertrand de Born: Quan vei.

Pierre Roys sut conjecturer d'abord qu'il le vit jeune royal, vu qu'il dit qu'il ne serait ni preux ni méchant.

- Calomnier.

Substantiv.

Domna, per Dieu, no credatz lauzengiers,

Ni m tenga dan ab vos lo devinars.

Aimeri de Belmont: Ja n'er credutz.

(N. E. Estos dos versos los tendría que leer con atención el aragonés catalanista Ramón Mur, de Belmonte de San José, Belmont, Bellmunt, bello monte, etc. Tendría que saber de dónde viene el dialecto catalán que defiende como si fuese la lengua de su territorio.)

Ramón Mur

Dame, pour Dieu, ne croyez pas les médisants, et que le calomnier ne me tienne dommage avec vous.

Part. prés. Per mos digz a fort blasmamens

Devinans.

R. Vidal de Besaudun: Entr' el taur.

Médisant a fortement blâme par mes dits.

ANC. FR. Mors seule scet et adevine

Con cascuns est à droit proisiés.

Helinand: Vers sur la Mort.

ANC. CAT. Devinar. ANC. ESP. Divinar. ESP. MOD. Adivinar. PORT. Adevinhar. IT. Divinare, indovinare.

viernes, 6 de octubre de 2023

Bertrand de Born.

Bertrand de Born.


Cazutz sui de mal en pena,
Quar vauc lai o 'l cors mi mena,
E jamais
No m descarguarai del fais;
Qu' il m' a mes en tal cadena
Don malha no s descadena,
Quar m' atrais
Ab un dous esguart en biais
Una blanca, fresca Elena.
Fait ai longua quarantena,
Mas hueymais
Sui al dijous de la Cena.


Tant es d' amorosa mena
Qu' ieu morrai si no m' estrena
D' un dous bais;
Mas ab trop d' erguelh m' eslais
De tota beutat terrena.
An pres las tres de Tolena
Fis e gais,
Mas ilh es sobr' ellas mais
Que non es aurs sobr' arena:
Qu' ieu no vuelh aver Ravena,
Ni Doais,
Ses cuidar qu' ella m retenha.


Jamais non er cortz complia
On hom non guap ni non ria;
Cortz ses dos
Non es mas parcs de baros:
Que mort m' agra ses faillia
L' enuey e la vilania
D' Argentos;
Mas lo gens cors amoros,
E la doussa cara pia,
E la bona companhia,
E 'l respos,
De lai Saissa m deffendia.

Ren en beutat no m gualia;
Ni m fai nulha fantaumia
Lo joios,
Joves, gens cors amoros:
E gensa qui la deslia;
Et on hom plus n' ostaria
Guarnizos,
Plus en seria enveyos;
Que la nueg fai parer dia
La guola, e qui la vezia
Plus en jos
Tot lo mons n' agensaria.

Ab que s tanh qu' amors m' aucia

Per la gensor qu' el mon sia
En perdos;
Quan mir sas belhas faissos,
Conosc que ja non er mia:
Que chauzir pot si s volia
Dels plus pros
Castelhas, o rics baros;
Qu' en lieys es la senhoria
De pretz e de cortezia,
De faitz bos;
E deu far que ben l' estia.


Domna, sai en Normandia
Sui per vos la nueit e 'l dia

A pensos;
Qu' el vostre gen cors joyos
Me sembla qu' ades me ria.

II.

Ges de disnar non for' oimais maitis
Qui agues fort bon ostau,
E fos dedins la carns e 'l pans e 'l vis,
E 'l focs fos clars e de fau.
Lo plus rics jorns es oi de la setmana,
E degran estar suau:
C' aitan volgra volgues mon pro Na Laina,

Com lo seingner de Peitau.

Per saludar, torn entr' els Lemozis,
Cella que a pretz cabau:
Mos belhs Seingner e mos belhs Sembelis
Qeiron oimais qui las lau;
Qu' ieu ai trobat del mon la plus certana,
E la gensor c' om mentau;
Per que s' amors m' es tan cotediana,
Qu' a las autras mi fai brau.

Gens joves cors, francs e verais e fis,
D' aut paratge de reiau,
Per vos serai estraitz de mon pais,
E m mudarai part Anjau;
E car es tan sobr' autras sobeirana
Vostra valors, e plus au,
C' onrada n' er la corona romana
Si 'l vostre cap s' i enclau.

Al dolz esgar que m fes, et ab clar vis,

En fes amors son esclau,
Quan mos Seingner m' ac pres de lei assis

Sobr' un feutre enperiau;
La paraula fon doussa et humana,
E 'l dir cortes e liau
E de solatz mi semblet
Catalana,
E d' acuillir de son jau.

Al gen parlar que m fetz, et al gen ris
Quan vi las denz de cristau,
E 'l cors dalgat, graile e fresc e lis
Vi benestan en bliau;
E la colors fo fresca e rosana
Que tenc mon cor dinz sa clau:
Mais ac de joi que qui m des Corezana,

Car a son grat m' en esjau.


De tota es Na maier sobeirana,
De tot can mar, terra clau.

III.

Domna, puois de mi no us cal,
E partit m' avetz de vos
Senes totas ochaisos,
No sai on m' enqueira
Que jamais
Non er per mi tan rics jais
Cobratz; e si del semblan
Non trob domna, a mon talan,
Que m vailla vos qu' ai perduda,
Jamais non vuoill aver druda.

Puois no us puesc trobar engual,
Tan bella que fos tan pros,
Ni sos rics cors tan joyos,
De tan bella tieira,
Ni tan gais,
Ni sos rics pretz tan verais,
Irai per tot acaptan
De chascuna un bel semblan,
Per far domna soicebuda,
Tro vos me siatz renduda.

Fresca color natural
Pren, bels Sembelis, de vos,
E 'l douz esguart amoros;
E fatz gran sobreira
Car re i lais,
Qu' anc res de ben no us sofrais.
A ma domna Elis deman
Son adreg parlar gaban,
Que m don' ab mi dons ajuda,
Pois non er fada ni muda.

De Chales la vescomtal,
Vuoill que m done ad estros
La gola, e 'ls mans amdos.
Pois tenc ma carrieira,
No m biais,
Ves Roca Choart m' eslais
Als pels N' Agnes que m daran,
Qu' Iseus, la domn' a Tristan,
Qu' en fo per totz mentauguda,
No 'ls ac tan bels a saubuda.

N' Audiartz, si be m vol mal,
Voill que m do de sas faissos
Que il estai genliazos;
E car es enteira,
C' anc no s frais
S' amors, ni no l' a en biais.
A mon Miels de Ben deman
Son adreit nou cors prezan,
De que par a la veguda
La fassa bon tener nuda.

De Na Faidida atretal
Voill sas bellas dens en dos,
L' acuillir e 'l gen respos
Don es presenteira
Dins son ais.
Mos Bels Miraills voill que m lais
Sa gaiesa e son bel gran,
E car sap son benestan
Far don es reconoguda,
E no s' en camja ni s muda.

Bels Seigner, ieu no us quier al,
Mas que fos tan cobeitos
D' aquestas, cum sui de vos:
C' una lechadeira
Amors nais,
Don mos cors es tan lecais,
Qu' am mais de vos lo deman,
Que d' autra tener baisan.
Doncs, mi dons per que m refuda,
Pois sap que tan l' ai volguda?

Papiol, mon Aziman
M' anaras dir en chantan,
C' amors es desconoguda
Sai, e d' aut bas cazeguda.

IV.

Ieu m' escondisc, domna, que mal non mi er
De so qu' an dig de mi fals lauzengier;
Per merce us prec que non puescon mesclar
Vostre gent cors adreg e plazentier,
Franc et humil, leyal e drechurier,
Encontra 'l mieu per messonguas comtar.


Al primier lans pert ieu mon esparvier,
E 'l m' aucion el ponh falcon lanier,
E porton l' en, e qu' ie 'l veya plumar,
S' ieu mais de vos, ont ai mon cossirier,
Non am totz temps aver lo dezirier
Que de nulha s' amor, ni son colguar.

Domna, s' ieu ai mon austor anedier
Bon e volan e prenden e mainier,
Que tot auzelh puesca apoderar,
Singn' e grua et aigron blanc o nier,
Volrai lo donc, mal mudat guallinier,
Gras, debaten, que non puesca volar.

Escut al colh, cavalgu' ieu ab tempier,
E port sallat, capairon traversier,
E regnas breus qu' om non puesc' alonguar,

Et estrueps loncs en caval bas trotier,
Et en ostal truep irat ostalier,
Si no us menti qui us o anet comtar.

S' ieu per joguar m' aseti al taulier,
Ja no i puesca baratar un denier;
Ni ab taula preza non puesc' intrar,
Ans giet' ades lo reir' azar derrier,
S' ieu mais autra domna am ni enquier
Mas vos cui am e dezir e tenc car.

Ma domna m lais per autre cavalier,
E pueis no sai a que m' aia mestier,
E falha m vens quan serai sobre mar,
En cort de rey mi baton li portier,
Et en cocha m vei' hom fugir primier,
S' ieu anc ac cor d' autra domna amar.

Senher sia eu d' un castelh parsonier,
E qu' en la tor siam quatre parcier,
E l' us l' autre non si puesca fizar;
Ans m' aion ops tos temps arbalestier,
Metges, guaitas, e sirvent et arquier,
Si ieu vengui per vos a gualiar.

Autr' escondig vos farai pus sobrier,
E pus no m sai orar mais d' encombrier,
S' ieu anc falhi ves vos neys del pensar,
Quan serem sol dins cambr' o dins vergier
Falha m poders deves mon companhier,

De tal guiza que no m puesc' ajudar.

Fals enueios, fementit lauzengier,
Pois ab mi dons m' avetz mes destorbier,
Be us lauzera que m laissassetz estar.

V.

S' abrils e fuelhas e flors,
E 'l bel matis e 'l clar ser,
E 'l ric joy que ieu esper
No m' alegron, et amors,
E 'l rossinholet qu' aug braire,
E 'l dous temps vertz e grazitz
Que ns adutz jois e doussors,
E 'l cuendes pascors floritz
Mi dons son ardit non creys,
E no 'l merma l' espavens,
Greu m' en venra jauzimens.


Domna, s' ieu quezi secors
Vas vos, non o fi de ver,
E veus m' al vostre plazer
Mi e mos chans e mas tors;
E prenc comjat del repaire
On fui tan gent aculhitz,
On renha pretz e valors:
E selh que mante faiditz
Per honor de si meteys,
Quan fai bos acordamens,
A sol los afizamens.

Vostre reptars m' es sabors
Rics, car cuiatz tan valer
Que, ses be far, ab temer
Volriatz aver lauzors,
E c' om no us auzes retraire
Quant us faitz que deschauzitz:
Mas semblaria m temors,
Si n' era per mi cobritz
Coms, ni vescoms, ducs ni reys;
Mas faitz vostres faitz tan gens
Que us en seguan ditz valens.

Dos n' i a guerreyadors,
Quar an de mal far lezer,
Que no s sabon captener
Nulh temps ses enginhadors;
E volon lansar e traire,
E vey los totz jorns guarnitz;
Com an vezi, an descors,
Per qu' ieu non lur sui aizitz:
Quar anc bon pretz non ateys
Ricx hom, si joys e jovens
E valors no ill fon guirens.
D' autres n' i a bastidors,
Ricx homes de gran poder,
Quar sabon terra tener;
Que fan portals e bestors
De caus e d' arena ab caire;
Fan murs e voutas e vitz;
E car son bos mainadors,
Fan ne lurs dons pus petitz,
Per que lur pretz non lur creys;
Quar aitals captenemens
No val mest las bonas gens.

D' autres n' i a cassadors
Per la costuma tener,
Que s fan ric home parer
Quar amon cans et austors,
E corn e tabor e braire;
E vey los tan feblezitz,
E tan pauca es lurs valors,
E lurs pretz es tan freulitz,
Que res mas bestia o peys
Non lur es obediens,
Ni fai lurs comandamens.

Ges dels ricx torneyadors,
Sitot se guaston l' aver,
Non pot a mon cor plazer,
Tan los truep gualiadors:
Ricx hom que per aver traire,
Sec torneyamen plevitz
Per penre sos vasvassors,
Non l' es honors ni arditz:
Mas elh non estrenh correys;
Sol qu' ab elh s' en an l' argens,
Mal ditz ten om a niens.

Ricx homes vuelh qu' ab amors
Sapchan cavallier aver,
O qu' els sapchon retener
Ab be fag et ab honors;
E qu' els truep hom ses cor vaire,
Francx e cortes e chauzitz
E larcx e bos donadors:
Qu' aissi fon pretz establitz
Qu' om guerreyes ab torneys,
E caresmas et avens
Fes hom soudadiers manens.

Na Tempra, joys m' escobitz,
Qu' ieu n' ai mais que s' era reys;
Que fel mesclat ab eyssens
M' es endevengutz pimens.


Papiols, sias tan arditz,
Pren mon chan, e vai ab eis
A 'N
Oc e No, quar prezens
Li fatz de maynhs digs cozens.

Rassa, non sui margeritz,

Anz es tan ferma ma leis,

Que s' anc jorn fui recrezens,

Ara m' en sui reprendens.

//

Bertrand de Born.

https://es.wikipedia.org/wiki/Bertran_de_Born

Bertran de Born (castillo de Born, Salagnac, Périgord, 1140-Dalón, Dordoña, 1215)1​ fue un soldado occitano y trovador.

Fue vizconde de Hautefort. Poseía castillos entre Limosín y Périgord. Luchó con su hermano Constantino por la posesión única de la herencia familiar. También tuvo problemas con el rey Enrique II de Inglaterra y con sus hijos. Dante le describe en el infierno con su cabeza entre las manos como castigo. Bertran acabó sus días en el monasterio de la abadía de Dalón.

Empezó por expulsar a su hermano Constantino del importante castillo cercano de Autafort, cuyo señorío había pasado a compartir. Luego se puso a guerrear contra Enrique II Plantagenet, rey de Inglaterra, empujando a la rebelión, junto con los barones aquitanos y potevinos, al hijo mayor del rey, Enrique el Joven, envidioso de su hermano menor Ricardo Corazón de León, convertido efectivamente en duque de Aquitania y conde de Poitou.

Después de la muerte del «Joven Rey», que le inspiró un planto (elegía) cuya belleza formal nos conmueve todavía hoy, se reconcilió con Enrique II y con Ricardo.

En el Infierno de Dante Bertran de Born es uno de los pocos personajes que explica por sí solo el propio contrapaso: ya que él sembró discordia dividiendo un padre de su hijo, ahora su cuerpo está dividido en dos pedazos (ilustración de Gustave Doré).

Bertrán de Born era el tipo perfecto de barón feudal, que no piensa más que en aventuras y batallas, no por patriotismo, sino por necesidades económicas y venganza personal. Era el cantor apasionado de la guerra, y sus serventesios políticos, que narran las desgracias de sus protectores, los Plantagenet, lo colocan entre los más grandes poetas de su género.2​ Sin embargo, la mayor parte de su obra son canciones de amor y, conforme al estilo trovadoresco, ensalza la belleza de su amada. Esto, junto con su seducción intelectual, le produce un joi (gozo), inigualable a cualquier bien terrenal:


Infierno, Dante, Bertran de Born

En el Infierno de Dante Bertran de Born es uno de los pocos personajes que explica por sí solo el propio contrapaso: ya que él sembró discordia dividiendo un padre de su hijo, ahora su cuerpo está dividido en dos pedazos (ilustración de Gustave Doré).

Se conservan 47 composiciones de Bertran de Born, fechadas entre 1181 y 1196, lo cual le convierte en uno de los trovadores más prolíficos de la época. Sólo una cuenta con su correspondiente notación musical.1​

Como el sensible Bernart de Ventadorn, este condotiero menesteroso y sin escrúpulos se hizo monje en el monasterio de Dalón, donde murió poco antes de 1215, dentro de la orden del Císter. Sabido es que Dante le otorgó, al condenarlo en la Divina comedia, un lugar inmortal. Lo encontramos en el noveno foso del octavo círculo, con los sembradores de discordias (canto XXVIII del Infierno), en el contrapaso.

E perché tu di me novella porti,

sappi ch'i' son Bertram dal Bornio, quelli

che diedi al re giovane i ma' conforti.


Io feci il padre e 'l figlio in sé ribelli:

Achitofèl non fé più d'Absalone

e di Davìd coi malvagi punzelli.


Perch' io parti' così giunte persone,

partito porto il mio cerebro, lasso!,

dal suo principio ch'è in questo troncone.

Così s'osserva in me lo contrapasso.


Y para que tú de mis noticias lleves,

sabe que soy Bertrán de Born, aquel

que dio al joven rey malos consejos.


Yo hice al padre y al hijo entre sí rebeldes;

no hizo más Ajitófel a Absalón

y a David con sus perversas sugerencias.


Porque separé a tan unidas personas,

separado llevo mi cerebro, ¡desgraciado!,

de su principio que está en este tronco.

Así se cumple en mí el contrapaso.

Infierno, canto XXVIII, versos 136-142.

También fue elogiado por Petrarca, quien llegó a imitarlo en alguna canción. Posteriormente, fue reconocido como uno de sus poetas favoritos por T. S. Eliot y Ezra Pound.

Bertran de Born es citado en el libro de Paul Auster Invisible (editorial Anagrama), donde se sitúa al poeta en el infierno al igual que hiciera Dante.

Gavaudan le Vieux. Gavaudas.

Gavaudan le Vieux.


I.

L' autre dia per un mati
Trespassava per un simmelh,
E vi dejos un albespi,
Encontra 'l prim rai del solelh,
Una toza que m ressemblet
Silh cui ieu vezer solia;
E destolgui m de la via
Vas lieys rizen, me saludet.

Totz jauzions, de mon rossi
Dessendey jos sobr' el gravelh;
E pres me pel ponh, josta si
Assec me a l' ombra d' un telh;
Et anc novas no m demandet:
No sai si me conoissia;
Ilh,
oc: per que us o mentria,

Qu' els huelhs e la boca m baizet.


Per pauc de joy no m' endurmi,
Quan mi toqueron siey cabelh.
“Bella, fi m' ieu, cum etz aissi!
D' ombre dieus crei que m' o parelh.”

“Senher,
oc, quar nos ajustet;
Qu' al re no vuelh ni queria,
E si us platz a mi plairia
So don hom pus me castiet.”

“Amiga, segon qu' ieu devi,
Tort n' ey, si jamais m' en querelh;
Pus tan privada etz de mi,
Dir vos ey mon privat cosselh:
Amors m' a tout so que m donet
Selha que mout m' abellia;
Ar no sey vas on se sia,
Per qu' anc res pueis no m conortet.”

“Senher, tan sui d' aquest lati,
Per que la nuech cossir e velh;
Anc pueis pus de vos me parti,
Li mey huelh no preiron sonelh.
Mal o fey qui tan vos lonhet,
E res sos faitz non l' enbuia,
Que la vostra companhia
Estara mielhs qu' anc non estet.”

“Amiga, per bon endesti
Crey que m det dieus aquest parelh
Joy de cambra en pastori,
Que m' es dous, don me meravelh;
Et ancmais tan be no ns anet
Vostra merce e la mia;
Yssit em d' autra baylia,
Et amors en mi no s pecquet.”
“Senher, Na Eva trespasset
Los mendamens que tenia,
E qui de vos me castia
Aitan se muza en bavet.”

II.

Crezens, fis, verays et entiers
Fui vas mi dons tos temps senhor,
Et ilh portava m tan d' onor,
Qu' anc un jorn son joy no m' estrais;
Desaventur' aras lo m trais
Que sap tot lo mon escarnir.
Falsa mortz, que ns a faitz partir
Mi e mi dons, dieus lieys ampar!

Mielhs fora qu' ieu muris primiers
Que ses joy viure ab dolor;
Que perdud ay la bellazor
Dona, qu' anc fos ni er jamais;
Per qu' ay ira, dols e pantais.
Mortz, cum pogues mi dons aussir!
Que totz lo mons degra jauzir
Sas beutatz, e 'l joys remirar.
Dona, per vos mos deziriers
M' aportava de joy sabor,
Ara no m val joi ni m soccor;
Qu' ira m met al cor tan gran fais,
Quan suy en pes cazer mi lais,
E no m puesc nafrar ni delir;
Dona, mais volgr' ab vos murir
Ab joi, qu' ab ira forsenar.

Tant estranhs es mos cossiriers,
Nuech e jorn planc, sospir e plor,
Caitius, desheretatz d' amor,
Ses joy, dolens que d' ira m pais;
E par ben al front et al cais:
Jove saur vielh encanezir,
Cazer, levar e tressalhir,
Me fai ira vius mortz anar.

Jamais no serai prezentiers,
Que perdut ey pretz e valor;
Estar ses joy a deshonor!
Ja d' ombre dieus viure no m lais:
Quec jorn afenisc et abais,
Qu' ira no m pot del cor yssir;
Quan pes de joy per esbaudir,
Tot lo sen pert e m desampar.


Totz autres joys m' es encombriers,

Tant ai lo cor plen de tristor;
Perdud ai vergonha e paor,
Ybres auras vau ybriais;
Ja dieus no m do per qu' ieu engrais,
Ni m lais mais ad amor servir;
Mais vuelh mon cor pessan blezir:
Tos temps serai tortres ses par.

Domna, grans joys, grans alegriers
Vos met' al renc del cel aussor,
Ab los angels que fan lauzor,
Aissi cum sanhs Johans retrais;
Qu' anc fals lauzengiers brus ni sais
Non poc un sol de vos mal dir;
Ni eu no sabria issernir
Los vostres bos aibs ni comtar.

Jehus vos fassa 'l sieu servir
El cel clar paradis remplir,
Entre las verjes coronar.

Quar Gavaudas no pot fenir
Lo planch, ni 'l dol qu' el fa martir,
Jamais res no 'l pot conortar.

//

Gavaudun

Gavaudan le Vieux est un troubadour qui fut connu entre 1195 et 1215 par une dizaine de pièces lyriques en occitan.

On ne sait pas grand-chose de lui, sinon qu'il était originaire du bourg de Gavaudun, ou du comté de Gévaudan qui dépendait des comtes de Provence.

Malgré le peu de textes qui restent, on reconnaît en lui des thèmes assez variés, moraux et politiques, des chansons pieuses, des pastourelles et une complainte pour la mort de sa dame.

Gavaudan cultive un style hermétique empreint d'orgueil, il se complaît dans la difficulté avec une attitude ironique.

Son texte le plus connu est:

La cansó de la crotzada.

Senhor, per los nostres peccatz
--

L'autre dia, per un mati

Crezens, fins, verays e entiers


https://m.youtube.com/watch?v=jrMKj6tD6u4

http://www.trobar.org/troubadours/gavaudan/

https://www.religionenlibertad.com/blog/17185/cancion-cruzada-basada-en-el-llamado-de-givaudan-a-los-principes.html

https://anotacionesdepensamientoycritica.blogspot.com/2011/08/cancion-cruzada-basada-en-el-llamado-de.html