domingo, 22 de octubre de 2023

tome cinquième, Appendice, biographies, Aicarts del fossat - Azemar le noir. (+ Index)

Raynouard, choix, poésies, troubadours, kindle

Tome cinquième,

contenant
les Biographies des Troubadours, et un Appendice à leurs poésies imprimées dans les volumes précédents.

Paris, 1820.

Avertissement.

Le premier volume du Choix des poésies originales des troubadours contient des recherches sur l' origine de la langue dans laquelle ils ont écrit, et la grammaire qui en explique les principes et les règles.
Dans le second; j' ai publié les plus anciens monuments qui nous restent de cette langue, et indiqué les divers genres de composition de ces poëtes.
J' ai ensuite choisi, dans leurs nombreux ouvrages, les pièces qui, par la facilité, la pureté ou l' élégance du style, méritaient de trouver place dans une collection destinée à rétablir et à justifier la renommée de ces chantres du moyen âge.
Les principales pièces, qu' ils ont consacrées à l' amour et aux dames, composent le troisième volume.

Le quatrième offre un choix de pièces historiques, satyriques, religieuses, morales, également utiles à l' histoire littéraire, et au philosophe toujours curieux des documents qui expliquent les mœurs et les opinions des temps passés.
Dans ce cinquième volume, on verra une liste alphabétique de tous les troubadours dont les noms m' ont paru dignes d' y entrer; leur nombre est de plus de trois cent cinquante.
Cette nomenclature est rédigée de manière, qu' après le nom du troubadour, se trouve l' indication des volumes qui contiennent ses pièces imprimées; je place ensuite sa biographie en langue romane,
quand elle existe dans nos manuscrits; le plus souvent j' y joins des fragments pris dans les pièces qui, ne devant point être imprimées en entier, offraient cependant des détails et des vers dignes d' être connus; et quelquefois je publie des pièces qui n'avaient pu être insérées dans les volumes précédents.
Il n' eût pas été difficile d' offrir, sur la plupart des troubadours, des observations et des éclaircissements qui n'auraient pas manqué d' intérêt (a), et il ne m' en eût coûté aucun frais d' érudition; j' avais eu occasion
de rassembler les matériaux nécessaires. Mais je me suis strictement contenu dans les limites de mon plan; j' ai préféré l'avantage de publier un nombre plus considérable de pièces ou de fragments, à celui de discuter quelques points d' histoire littéraire, quelques détails de biographie, ou d' établir les synchronismes des principaux troubadours, etc.; et j' ai seulement indiqué, en bas de chaque article,
les principaux auteurs qui ont parlé de leurs ouvrages, et qui sur-tout ont nommé des manuscrits qui les contiennent.
Lorsque je n' ai trouvé dans nos manuscrits, ni la biographie, ni aucun ouvrage d' un troubadour, j' ai très-rarement admis son nom dans la liste suivante (b), quoique des écrivains eussent, sans doute d' après des manuscrits qui ne sont pas venus jusqu'à nous, nommé ces troubadours, donné des détails de leur vie, et même des fragments de leurs ouvrages (c); mais une des principales raisons qui m' ont fait exclure les noms de ces troubadours, c' est que ces fragments contiennent presque toujours des fautes (d) qui, à mon avis, proviennent de la prononciation de l' époque où ils ont été imprimés, ou du peu d' habileté à lire les originaux.

(a) Je me bornerai à indiquer quelques-uns des ouvrages où l' on trouve des détails relatifs à des troubadours.
Les vies d' Aimeri de Peguilain,
D' Arnaud de Marueil,
De Bertrand de Born,
Composées par Papon, ont été publiées à la suite de son Voyage
littéraire de Provence.
Le P. Joseph de Haiti est auteur de quelques dissertations dont les VIIe et VIIIe concernent Folquet de Marseille. Dans la Xe il est parlé de la comtesse de Die.
La LXIe des Cento novelle antiche est relative à Richard de Barbezieux, quoiqu' il n' y soit pas nommé.
Une partie de la pièce de ce troubadour: Atresssi cum l' olifans, y est insérée avec la traduction italienne de quelques vers, et l' on rapporte l' anecdote qui donna lieu à cette pièce; anecdocte qui ne se trouve pas dans la vie de ce troubadour.
Dans la cour du Puy-Notre-Dame, un gentilhomme de grand mérite eut le malheur de déplaire à sa belle par une indiscrétion excusable. Des chevaliers la prièrent de pardonner à cet infortuné; elle répondit:
“Je ne lui pardonnerai qu' autant que cent barons, cent chevaliers, cent dames et cent demoiselles me crieront à la fois merci, sans savoir à qui leur prière s' adresse.”
Il devait y avoir bientôt une fête qui attirait ordinairement un grand concours de personnes; le gentilhomme se flatta que sa dame s' y trouverait, et qu' il pourrait y venir assez de monde pour crier merci.
Il composa une chanson; et le matin de la fête il monta sur un lieu élevé, et la chanta devant une assemblée immense; c' est la pièce:
Atressi cum l'olifans, imprimée tome V, page 433.
J' aurais pu, en comparant le texte de cette pièce, tel qu' il est imprimé dans les Cento novelle antiche, avec celui qui est publié dans ce Ve volume, démontrer combien il est nécessaire et indispensable, quand on veut publier ou traduire les ouvrages des troubadours, de conférer les divers manuscrits, d' examiner et de juger les variantes avec goût et critique, et sur-tout sous les rapports des règles grammaticales.
Le même recueil contient dans la nouvelle XXXIX une aventure très-piquante, relative à Guillaume de Bergedan, qui n' est pas rapportée dans la biographie de ce troubadour.

Hauteserre, dans son ouvrage: Rebum aquitanarum, cite, du comte de Poitiers, des passages que j' ai cru devoir retrancher de la pièce En Alvernhe rapportée presque en entier dans ce volume.

L' histoire littéraire de la France parle des troubadours suivants:

Ebles de Ventadour, t. XI, p. 44; et t. XIII, p. 119.

Guillaume d' Agoût, t. XIV, p. 209.

Guillaume Mite, t. XV, p. 466. Etc., etc.

Mais il ne reste rien de leurs ouvrages.

Dans les notices de manuscrits de la Bibliothèque du Roi, on a publié,
t. V, p. 689, des vers de Pierre de Boniface, qui appartient au quatorzième siècle

Les commentaires sur Pétrarque, et sur-tout ceux de Tassoni, les notes de Redi sur son dithyrambe, la table des Documenti d'amore, rapportent souvent des passages des troubadours, ainsi que les savants ouvrages de MM. Ginguené et Sismondi.
Les historiens étrangers, ceux sur-tout qui traitent de l' histoire littéraire, tels que Tiraboschi, etc., Eichorn, etc, offrent des détails ou des jugements sur des troubadours et sur quelques-uns de leurs ouvrages.
Dans les nombreuses histoires particulières de provinces, de diocèses, de villes, on trouve parfois des fragments et même des pièces entières de ces poêtes; Baluze et Justel en ont publié dans l' histoire de la maison d' Auvergne; Catel, dans ses mémoires pour servir à l' histoire du Languedoc, etc., etc.
Mais, en renvoyant à ces auteurs et à un grand nombre d' autres, il eût fallu entrer souvent dans des discussions que leurs assertions pouvaient exiger, corriger les textes altérés, etc.; j' ai laissé cette tâche aux personnes qui mettront en œuvre les matériaux que je publie.


(b) J' ai admis seulement l' empereur Frédéric Ier.

(c) Ainsi on trouve dans les vies des poêtes provençaux, par Nostradamus, les noms de plusieurs troubadours dont il cite quelquefois des fragments que je n' ai retrouvés dans aucun des manuscrits qui nous sont parvenus; il nomme entre autres troubadours:
Ancelme de Moustiers, page 211.
Bernard Marchis, 196.
Bernard Rascas, 220.
Bertrand de Pezars, 213.
Ebles de Ventadour, 72.
Geoffroi du Luc, 205.
Guillaume d' Agoult, 198.
Guillaume de Bargemon, 159.
Guillaume Bouchaud, 197.
Guillaume Boyer de Nice, 232.
Guillaume Durand, 125.
Hugues de Lobières, 84
Hugues de Saint-Cesaire, 254.
L. de Lascaris, 236.
Loys Emeric, 197.
Luc de Grimaud, 180.
Le Moine des Isles-d'Or 26.
Le Moine de Mont-Major, page 27.
Perceval Doria, 130.
Pierre de Boniface, 245.
Pierre de Châteauneuf, 142.
Pierre Hugon, 197.
Pierre de Ruerc, 182.
Pierre de Saint-Remi, 117.
Pierre de Valeries, 196.
Pons de Brueil, 82.
Raimond Berenger, 103.
Rollet de Gassin, 89.
Rostang Berenguier, 192.
Taraudet de Flassans, 229.
Les Discours sur les arcs triomphaux, par Chasteuil Galaup, désignent aussi quelques noms de troubadours, tels que:
Isnard de Mandols,
Luc de Lascaris,
Raimond Romieu, etc.

(d) Quelques exemples suffiront pour le prouver. Dans les fragments publiés par Nostradamus, on trouve toujours ou au lieu d' o, etc.
It dit :
Vergiers ni flours ni praz
Non m' an fach cantadour
Mays per vous qu' yeu adour.
Au lieu que les manuscrits portent, ainsi que je l' ai imprimé, page 328 de ce volume:
Vergiers, ni flors, ni pratz
No m' an fait chantador
Mas per vos cui azor, etc.

Explication de quelques indications ou abréviations.

Cresc. Crescimbeni; Istoria della volgar Poesia, t. II.
BasteroLa Crusca provenzale.
(N. E. Editada por Ramón Guimerá Lorente, disponible online en varios blogs y en Amazon.)
Millot. Histoire des Troubadours.
P. Occ. Parnasse occitanien; Toulouse, 1819; in-8°.
Nostrad. J. de Nostradamus; Vies des Poëtes provenceaux.


Appendice au Choix des poésies originales des troubadours,
contenant les biographies de plusieurs de ces poètes, et de nombreux fragments de leurs ouvrages.

Aicarts del fossat. La seule pièce qu' on trouve de ce troubadour, dans les manuscrits, est imprimée tome IV.
Millot, II, 326.

Aimar Jordans, auteur de deux pièces dont sont extraits ces passages:
Sitot m' ai estat lonjamenz
Guerreian ab mon mal seingnor,
E pert lai entre mos parenz
C' uns no m' en acor;
Ges no m lais per tan,
Que solatz e chan
No sega e domnei,
Sitot me guerrei.

Anc guerra no m fo espavenz
Ni malstraics, per so c' a honor
Pogues estar entre las genz,
Ses mal dich de fol parlador...

Puois qu' el vescoms m' es avinenz
E m rete per son servidor,
Molt li serai obedienz;
E lo coms non aura peior
Guerrier a son dan,
Qu' ieu non ai talan
Mas de far que ill grei
On qu' an ni estei.

Sitot m' ai.

E s' enquer no vos abriu,
Tart prendretz al poing l 'esparvier;
Mas be par que sobr' aiga escriu
C 'aitan ne faretz oi cum ier.

Paris viscom.
Millot, III, 386.


Aimar de Rocaficha. Trois pièces, dont l' une est attribuée à Giraud de Calanson; voici des passages des deux autres:
E qui falh per trop saber,
Pres es de chazer;
Que maynthas vetz dreitz defen
So qu' amors cossen:
Pero amicx dreituriers
Vai derriers;
Lai on amors vol renhar,
Razos no pot contrastar.

Amors apodera e vens
Paubres e manens...
E d' aital pes compra e ven
Que partis e pren;
E non dupta lauzengiers
Ni parliers;
E fai drutz frir' e tremblar
Amors, e' ls maritz pensar.

Si amors fos.

Ar tenon solatz entre lor
Li malvay de lurs malvestatz,
Et an belhs trobars aziratz,
Que a negus non l' a sabor;
Quascus s' en gaba e s' en ri,
Gieta lengua e fai bosci,
Quant aug dire als trobadors
Que ses valor non es ricors,

No m lau de mi dons.

Millot, III, 386.

Aimeri. Il a été imprimé de ce troubadour une pièce, tome IV. Dans une autre on trouve:
Totz hom que so blasma que deu lauzar
Lauz atressi aco que deu blasmar,
Et eu dic o per so car es amors
Forjujada per nescis jujadors...

A mainz homes aug amor acusar,
Et el maldiz d' amor asutilar;
Que cavaliers ai vist e trobadors
Que de bassez fez auz e d' auz ausors,
Tant es laissatz que non tenian fre
De dir d' amor tot mal senes merce...

Una dona sai que no troba par
Que de beutat puesc' ab lei pareiar;
E sa beutatz es entre las gensors
Genser aisi com entre foillas flors.

Totz hom.

Une tenson d' Aimeri avec Pierre du Puy sur le OUI et le NON, soumise au jugement de Blacas, commence ainsi:
Peire del Puei, li trobador
Fan tenson de so que lur plaz;
Mas de vos vueill que m respondaz,
S' o sabes faire a razo,
Que ieu vos partisc OC e NO;
Per qual reman hom plus onratz?
E dic vos ben, qual que prendatz,
Vencut seretz de la tenso.
Peire del Puei.

Millot, III, 387.

Aimeri de Bellinoy, t. IV. Vingt-deux pièces, dont plusieurs sont attribuées à d' autres troubadours.
N Aimerics de Belenoi si fo de Bordales, d' un castel que a nom Lesparra, neps de maestre Peire de Corbiac. Clercs fo, mas pois si fez joglars; e trobet bonas cansos, e bellas et avinens, d' una domna de Gascoingna que avia nom Gentils de Ruis, e per leis estet lonc temps en aquella encontrada. Pois s' en anet en Cataloingna, et estet lai entro qu' el moric.

Nulhs hom no pot complir adrechamen
So qu' a en cor sitot quan ditz o fai
No 'l sembla pauc, ni ama ab cor verai
Pus que cuia amar trop finamen;
Qu' aitals cuiars descreys e l' autr' enansa;
Mas ieu non am ges per aital semblansa,
Ans jur, per lieys cui tenc al cor pus car,
Qu' on plus fort l' am, la cug petit amar.

Nulhs hom.

Dans une pièce où il répond à des invectives qu' Albert s' était permises contre les femmes, on lit:
Jamais N Albertz non deu chantar d' amia,
Que renegat a tota cortesia;
E car domnas apella de bauzia,
Be 'l deuria om pendre cum traidor:
E dic vos ben, si la forsa fos mia,
Ja no i agra nuill enemic peior;
Qu' om non es pros, si en domnas no s fia;
Mas avols hom so ten a gran folor.

Tant es d' amor.

Dans une pièce sur la croisade, il dit:
Cossiros, cum partitz d' amor,
Chant mesclatz de joy e de plor,
Quar dols e plors e pietatz
Mi ve del comte mo senhor,
Qui es per dieu servir crozatz:
Et ai joy quar dieus l' enanza,
E vol que la crestiandatz
Torn per lui en alegransa
E sia 'n dieus grazitz e lauzatz.

E pus dieus, per sa gran doussor,

Nos baylha tal capdelhador,
Ben es recrezens e malvatz
Qui rema, e partitz d' onor,
E qui vai grazitz et honratz;
Que l' anars es esperansa
De ben e de joy e de gratz
E de valor e d' onransa,
E deslieuramen de peccatz…

Molt devon esser ses paor,
Segur, e bon guerreyador
Selhs qu' iran, qu' ades er de latz
Saint Jorgi, et dieus er ab lor
Que los a absoutz e mandatz.
E qui murra, ses duptansa,
Er el cel martyr coronatz,
Qu' el senher l' en fai fiansa,
Qu' es dieus e reis et hom clamatz.

Selh cui dieus det sen e vigor
Et a de totz bos pretz l' onor,
Qu' es coms et er reys apellatz,
Ajuda premiers e secor
Al sepulcre on dieus fo pauzatz;
E dieus, per sa gran pitansa,
Si cum es vera trinitatz,
Lo guid e 'l fass' amparansa
Sobr' els fals Turcx desbatejatz.

E qui al desliurar non cor,
Greu sera per lui desliuratz,
E greu n' aura dieus membrensa
D' aquelhs per cuy es oblidatz,
Que reston a sa pezansa
Per mal far e non ges per patz.

Cossiros.

Nostrad. 120. Crescimbeni, 83. Bastero, 75. Millot, II, 331. P. Occ. 204.


Aimeri de Belmont. Une seule pièce, dont voici la plus grande partie:
Ja n' er credutz c' afan ni consiriers,
Ni greu sospir, ni plagner, ni plorars,
Ni grans trabaillz, ni fier maltrait sobriers,
Ni loncs desirs ni ira ni veillars
Aion poder de null home aucir,
Ni per amor puesca nullz hom morir,
Car ieu non muor, e mos mals es tan grieus,
Per qu' ieu non crei qu' anc en moris N Andrieus.


Anc nuls amantz ni nuls penedensiers
N' an trais lo mal ni la dolor ni l' ars,
Qu' ieu ai sufert plus de cinc ans entiers
Per lieis a cui amors ni merceiars
No m val, sivals d' aitan que no m' asir
Lo sieu gen cors, quar ieu m' aus enardir
De lieis amar; e voill mais esser sieus
Que senes lieis lo mons sia totz mieus.

Quar tan m' es dous de lieis lo desiriers
Plus que d' autra lo jaser ni 'l baisars,
Qu' ieu estau sai sos paubres soudadiers,
E 'n lais ma terra e mantz de ricx afars;
Quar senes lieis non puosc ricx devenir;
Mas, s' ill plagues, ela m pogr' enriquir.
Qualque ric joi de s' amor mi des dieus,
Lo reis Felips tenria pueis mos fieus.

Tant es sos pretz verais e dreituriers,
E 'l sieu gai cors onratz e fins e cars,
Qui 'n parlaria semblaria ufaniers;
Qu' aissi com coill totas aiguas la mars,
Sab totz bons pretz retener e chausir;
Et en totz temps hom non poiria dir
La gran beutat, ni escriur' en un brieus,
Del sieu cors clars plus que rosa ni nieus...


Bona domna, per vos plang e sospir,
E quan de vos me coven a partir,
No presera tot lo comtat d' Angieus
Qu' ieu non anes per vostr' amor romieus.


Franch reis gentils d' Aragon, gran dezir
Hai, qu' ieu vos vei las armas baillir;
Quar Crestians, Saracins ni Judieus
Tan ricx afars no saup far bons e lieus.

La comtessa de Sobiratz sab dir
E far plazer, per qu' hom no s deu soffrir
De sa lauzor; tan l' a onrada dieus
Que totz pretz val mais de mi dons lo sieus.

Ja n' er credutz.

Millot, II, 340.

Aimeri de Peguilain, t. III et IV. Les manuscrits contiennent environ cinquante pièces de ce troubadour.
N Aimeric de Peguilha si fon de Tolosa, fils d' un borges qu' era mercadiers que tenia draps a vendre. Et apres cansos e sirventes; mas molt mal cantava. Et enamoret se d' una borgeza sa vezina, et aquela amors li mostret trobar, e si fes de leis mantas bonas cansos. Mas lo marit se mesclet ab lui, e fes li desonor: En Aimericx s' en venget, qu' el
lo ferit d' una espaza per la testa, per que 'l covenc a issir de Tolosa, e faidir. Et anet s' en en Cataluenha, e 'N Guilems de Berguedan si l' aculhit; et el enanset lui e son trobar en la premeira chanso qu' el avia faita, tan qu' el li donet son palafre et son vestir: e presentet lo al rei 'N Amfos de Castella, quel crec d' aver e d' armas e d' onor. Et estet en aquelas encontradas lonc temps; pueis s' en venc en Lombardia, on tug li bon home li feiron gran honor: e lai definet en eretgia, segon c' om ditz. E fon aventura qu' el marit guerit de la nafra et anet a San Jacme. En Aimeric saup o et ac voluntat d' intrar en Toloza. E venc s' en al rei e dis li que, si plazia, volria anar vezer lo marques de Monferrat; e 'l rei si 'l det bando d' anar, e mes lo en arnes de totas res. En Aimeric dis al rei que passar volia a Tolosa, mas regar avia de so qu' el sabia, qu' el rei sabia tot lo fag, e vi que la amor de sa dona lo tirava, e det li companha tro Monpeslier. Et el det a entendre tot lo fag als companhos e qu' els li ajudesso, qu' el volia vezer sa dona en forma de malaute: et els responderon qu' els feran tot so que comandaria. Et quan foron a Toloza, los compans demanderon l' alberc del borzes, e fon lor ensenhatz. E troberon la dona, e disseron li que un cozi del rei de Castella era malautes, que anava en pelerinatge, e que 'l plagues que lainz pogues venir. Ella respos que lainz seria servitz et onratz.
En Aimeric venc de nueg, e 'ls compagnos colgueron lo en un bel lieg. E lendema 'N Eimeric mandet per la dona; e la dona venc en la cambra e conoc N Aimeric, e det se grans meravilhas, e demandet li com era pogut intrar en Tolosa. Et el li dis que per s' amor; e comtet li tot lo fag. E la dona fes parvent que 'l cubris dels draps, e baizet lo.
D' aqui enans, no sai co fo, mas tan que X jorns lai estec N Aimeric per occaizo d' esser malautes. E cant s' en parti, d' aqui anet s' en al marques, on fon ben aculhit.

Ni fin' amors, so vos man,
Non a ni non pot aver
Ab se forsa ni poder,
Ni nulh cosselh pauc ni gran,
S' il huelh e 'l cor no li dan;
Mas so qu' als huels platz et al cor agensa
Vol fin' amors, que no i pot contrastar;
Per so non deu amor ochaizonar
Tan quan los huelhs e 'l cor, a ma parvensa.

Ancmais de joi.

Cet auteur fait un fréquent usage des comparaisons.
Atressi m pren com fai al joguador
Qu' al comensar jogua mayestrilmen
A petitz juecs, pueis s' escalfa perden,
Qu' el fai montar tan que sen la folhor.
Aissi m mis ieu pauc e pauc en la via,
Que cuiava amar ab mayestria
Si qu' en pogues partir quan me volgues
On sui intratz tan qu' issir non puesc ges.

Atressi m pren.

Le passage suivant désigne le Vieux de la Montagne, chef des Assassins.
Car mielhs m' avetz, ses duptansa,
Qu' el Vielhs Ansessi la gen
Que van neys si era part Fransa,
Tan li son obedien,
Aucire sos guerriers mortals.

Pus descobrir.

Voici presque en entier une complainte sur la mort du marquis d' Est:
S' ieu anc chantiei alegres ni jauzens,
Er chantarai marritz et ab tristor,
Que totz mos gaugz torn en dol et en plor,
Per qu' ieu sui tristz, e mos chans es dolens,
Quar lo melher marques e 'l plus valens
E 'l plus honratz e 'l plus fis ses falsura
Es mortz lo pros marques d' Est e 'l prezans,
Et en sa mort mor pretz e joys e chans.

Ges lo marques non es mortz solamens,
Qu' el melher coms, qu' anc fos de sa ricor,
Es mortz ab lui, que ns dobla la dolor
E 'l dan don ja non er restauramens.
Tan gran perda hi fai lo remanens;
Segle caitiu e de falsa natura,
Soven es traitz aquelh qu' ab vos s' atura;
Quar qui plus fai ni ditz vostres comans,
Aisselh n' es plus enganatz mil aitans.

Las! qui sabra mais tan entieiramens
Far ad autrui honramens ni honor;
Ni qui aura jamais tan fin' amor
Ves sos amicx ni ves sos bevolens;
Ni on sera mais tan desenhamens
Cum el marques fo, per que pretz pejura,
Ni qui sabra jamais tan ben dar cura
De totas gens, qu' els privatz e 'ls estranhs
Sabia tener amics et agradans?

Ges enqueras no puesc serrar mas dens
Qu' ieu del comte non digua sa lauzor,
De totz bos aips foron sieu li melhor
Que gen parlars e dous aculhimens
E largueza e fors' et ardimens
E guay solatz e beutatz fin' e pura

Foron ab lui; ailas! tan gran fraitura
N' aurem hueimais dels dos amics amans.

Senher verais, Ihesus omnipotens,
Reys dreituriers, humils, ples de doussor
Salvaire Crist, qui claman peccador,
Als dos baros, senher, siatz guirens,
Qu' en lor era merces e chauzimens
E lialtatz, ab fiansa segura;
Per so devetz, senher dieus, per dreitura
A quasqun d' els esser vers perdonans,
Que quasqus fo fis e ses totz enjans.


Lo plang fenisc ab dol et ab rancura,
Quar de dol mov et ab dolor s' atura,
E per so deu ab dol fenir mos chans,
Qu' el mielhs del mon s' es perdutz en un lans.
S' ieu anc chantiei.
Les vers suivants sont tirés d' un sirvente qu' il fit à l' occasion de la mort d' un autre prince.
Totas honors e tuig fag benestan
Foron gastat e delit e mal mes
Lo jorn que mortz aucis lo miel presan
E 'l plus plasen qu' ancmais nasques de maire,
Lo valen rei Manfrei que capdelaire
Fon de valor, de gaug, de totz los bes;
Non sai cossi mortz aucir lo pogues.
Ai! mortz crudels, com lo volgist aucir,
Quar en sa mort ve hom totz bes morir?
Q' era s' en vai Honors sola ploran
Que non es hom qu' ab se l' apel ni res,
Coms ni marques, ni reis que s fass' enan,
Ni la semo que venga a lor repaire.
Era fag desenors tot qu' anc volc faire,
Qu' a forostada honor de son paes,
E i son cregut enjan tant e no fes
Qu' an revirat vas totas part lor gir
Qu' a pena sai on posc om pros gandir...


Part totz los monz voill qu' an mon sirventes
E part totas las mars, si ja pogues
Home trobar que il saubes novas dir
Del rei Artus, et quan deu revenir.

Ai! cobeitatz, vos e vostras arnes
Confonda deus e totz vostres conres,
Qu' aves viven gastat e faig delir
Deport e jai ab vostre fals desir.

Totas honors.

Nostrad. 112. Crescimbeni, 79. Bastero, 75. Millot, II, 232. P. Occ. 169.

Aimeri de Sarlat. Trois pièces, dont deux se trouvent tome III.
N Aimerics de Sarlat si fo de Peiregors, d' un ric borc que a nom Sarlat.
E fetz se joglars, et fo fort subtils de dire e d' entendre, e venc trobaire; mas no fetz mas una canson.
Les vers suivants forment le premier couplet de la troisième pièce adressée au roi d' Aragon et à Guillaume de Montpellier:
Aissi muev mas chansos
Com la lauzeta fai,
Que poian aut s' en vai,
E de sus deisen jos;
Pueis pauza s' en la via,
Chantan.
Per aquel eis semblan
Ai fait un sonet gai
C' ades pug e s' enbria
D' aut entro la fenia.

Aissi muev mas.

Nostrad. 198. Crescimbeni, 133. Bastero, 75. Millot, II, 427. P. Occ. 238.



Albert Caille.

Albertetz Cailla si fo uns joglars d' Albezet. Hom fo de pauc vallimen; mas si fo amatz entre sos vesins e per las domnas d' Albeges. E fes una bona canson; e fes sirventes: mas el non issi de la soa encontrada.
Les manuscrits contiennent, sous le nom de ce troubadour et sous celui de Gavaudan, une satire indécente contre le sexe; les vers suivants feront juger du style:

Aras quan plov et iverna,
E fregz, aura e buerna
S' atrai e chai e despuelha la vernha,
Fas sirventes per esquerna
D' amor qu' en aissi s' enferna
Que las joves an levada taverna...
Plus son ardens non es lums en lanterna.

E sai cum quascuna dola...
Neis en mostiers non pot gandir estola.

Aras quan.

Crescimbeni, 166. Millot, III, 387. Hist. Litt. XV, 463. P. Occ. 354.

Albert, marquis de Malespine, t. III et IV.
Albertz Marques si fo del marques de Malespina. Valenz hom fo e larcs, e cortes et enseignatz; e saub ben far coblas e sirventes e cansos.
Crescimbeni, 115 et 167. Millot, I, 334. P. Occ. 94.


Albert de Sisteron, ou Albertet, t. IV. Vingt pièces.
Albertetz si fo de Gapenses, fils d' un joglar que ac nom N Asar, e fes de bonas cansonetas. Et Albertetz si fez assatz de cansos que aguen bons sons e motz de pauca valensa; ben fo grazitz pres e loing per los bons sons qu' el fasia; e bel joglars en cort e plasentiers de solatz entre la gen. Et estet lonc temps en Aurenga, e venc ne, e pois s' en anet a Sistaron estar; e lai el definet.
Fragments tirés de deux de ses pièces:

Solatz e chantar,
Joi, e deport e rire
Cugey tot laissar
E virar mo martyre,
Mas silh cui ten car
E cobei e desire
E dopt e reblan
Vol que torn en mon chan...

Be m dei alegrar
Can sel que m vol aussire
Me vol esmendar
Lo mal don soi sofrire
Ab un dous baysar,
Que m venc al cor assire
Un ric joi prezan.

S' om per ben amar
Fon anc d' amor jauzire,
Be m deu joios far
La bela don no m vire,
Que vendre o dar
Me pot, e no s' albire
Qu' autra mi deman,
Qu' ades, vas on qu' ieu m' an,
Soi seus ses totz enjan;
E si tan s' umilia
Que m vuelh' enrequir
De so que plus volria,
Be m dei esbaudir...

Et ai joi tan gran
Can mi fai bel semblan...
Que res no 'l sai dir
D' aiso qu' obs me seria,
Si m fai joi falhir...

Solatz e chantar.

Bon chantar fai al gai temps del pascor,
Quar li ausel chanton tan dousamen,
Qui pot aver benananza d' amor,
Mas ieu no sai com pogues d' avinen
Faire chansos, pos non aus mos talen
Mostrar a lei o van mei cossirier;
Mas s' ill sentis de la dolor qu' ieu sen,
Ja no m fera morir del dezirier.

Dezirier n' hai, qu' anc hom no l' hac maior,
Mas so ric pretz mi fai tan d' espaven
Qu' ieu no l' aus dir mo mal ni ma dolor,
Tant tem de far contra lei faillimen;
Mas s' ill saupes com ieu l' am finamen,
Tuit li maltraich me sembleran leugier;
Mas ieu sui fols quar am plus hautamen
Que no s' eschai, ni m' auria mestier...

Peirol, violatz e chantatz cointamen
De ma chanson los motz e 'l so leugier.

Bon chantar.

Nostradamus, 165. Crescimbeni, 115. Bastero, 71. Millot, III, 180. Papon, II, 410. P. Occ. 299.

Alegret. Trois pièces, dans l' une desquelles a été pris ce fragment:
Tot so m' es bo, amors, pus a vos platz
Que m' auciatz deziran,
E si us fora plus benestan
Qu' a lieys que m defen sas beutatz,
Vos tornessetz e maior cortezia;
Quar no fai gran esfors, so vos plevis,
Qui so conquer qui vencut non conquis,
Mas esfortz fai qui 'ls pus fortz vens e lia.


De sol aitan mi tengr' ieu per paguatz
Que 'l vengues mas jontas denan,
E 'l mostres de ginolhs, ploran
Cum sui sieus endomenjatz;
Mas ardimen non ai que ieu lo y dia,
Ni l' esgart dreit, ans tenc mos huels aclis,
Tal paor ai qu' ilh aitan no m sufris,
E que m tolgues la su' avinen paria.

Bona domna, vostres suy on que m sia,
Et on que m' an ades vos suy aclis;
E s' avia trastot lo mon conquis,
En tot volgra aguessetz senhoria.
Aissi cum selh qu' es vencutz.


Millot, III, 388. P. Occ. 354.

Alexandri. Tenson avec Blacasset:
En Blacasset, bon pretz e gran largueza
Avetz ab joi, a cui que plass' o pes,
Quar ieu ho sai que no us platz escaseza,
Qu' a mi dones dos palafres...
Pero be m platz, s' a vos plazia,
Que ja nuill temps no m dasetz vostr' aver,
Ab sol qu' el mieu no voillatz retener.

Blacasset répond:
Alixandri, s' anc mi prestetz, no us peza
Quar no us paguei, ieu sai com ho fares,
So qu' aves dig que us dei ab gran largueza
Er tot vostre, sol de l' autre m sostes;
E quar lo dons val mais qu' el pretz non fes,
En mon causimen sia;
Ho si m rendes so c' aves dig per ver
Qu' ieu vos donei, rendrai vos vostr' aver.
En Blacasset bon pretz.

Millot, III, 388.

La dame Almuc de Châteauneuf.
N' Iseus de Capnion si preget ma dompna Almucs de Castelnou qu' ela perdones a 'N Gigo de Tornen, qu' era sos cavaliers, et avia faich vas ella gran faillimen, e n' o s' en pentia ni non demandava perdon.
Dompna n' Almucs, si o us plages,
Be us volgra pregar d' aitan,
Que l' ira e 'l mal talan
Vos fezes tenir merces
De lui que sospir' e plaing,
E muor langrat, e s complaing,
E quier perdon humilmen;
Be us fatz per lui sagramen,
Si tot li voletz fenir,
Qu' el si gart meilz de faillir.

Ma dompna N' Almucs, lacals volia ben a 'n Gigo de Torno, si era mout dolenta, car el non demandava perdon del faillimen, e respondet a ma dompna N' Iseus si com dis aqesta cobla:

Dompna n' Iseus, s' ieu saubes
Qu' el se pentis de l' engan
Qu' el a fait vas mi tan gran,
Ben sera dreich que n' agues
Merces; mas a mi no s taing,
Pos que del tort no s' afraing
Ni s pentis del faillimen,
Que n' aia mais chauzimen;
Mas si vos faitz lui pentir,
Leu podes mi convertir.

Millot, III, 388. P. Occ. 356.

Alphonse II, Roi d' Aragon, t. III.
Lo reis d' Aragon, aquel que trobet, si ac nom Amfos; e fo lo premiers reis que fo en Aragon, fils d' En Raimon Berrengier que fo coms de Barsalona, que conques lo regisme d' Aragon e 'l tolc a Sarrazins.
Et anet se coronar a Roma; e quant s' en venia, el mori en Poimon al borc sainz Dalmas; et sos fils fo faiz reis, Amfos que fo paire del rei Peire loqual fo paire del rei Jacme. (N. E. Esta descripción es por supuesto posterior al rey Jaime I de Aragón. Contiene demasiadas falsedades en su brevedad, además de su mala redacción.)
Bastero, 72. Crescimbeni, 167. Millot, I, 131. P. Occ. 36. Hist. Littér. XV, 158.

Amanieu des Escas, t. II.
Dona, per cui planc e sospir
Soven, car a tart vos remir,
Per merce us vuelh preiar e us prec
Que vulhatz entendre mon prec,
E que vulhatz saber mon sen
E mon cor e mon estamen,
E co m' a fin' amor conques
E vencut e laissat e pres
Per vos que non faitz ablasmar;
Que jes non podes devinar
Ieu com vos am, si no us o dic,
Ans per amor d' aital amic,
Aisi com baisar en dormens;
Vers es, gentils don' e plazens,
Que vos sabetz be qu' ieu vos am,
Mas jes no sabetz com aflam
Et art mon cor per vostr' amor,
C' anc nulh temps mais aital ardor
Non ac mos cors ni no senti;
Vers es lo reprochier c' om di:
Tal se cuia calfar que s' art.
E li vostre plazen esgart
Fon me tan dos al comensar
Qu' el dos m' es tornatz en amar,
Com di 'l repropchier que vers es:
Aital cuia penre qu' es pres.
Tot en aisi m' es avengut
Que pres e liat e vencut
M' avetz vos et amors essems;
E dieus do m vezer loc e temps
Que portetz vostra part del fais,
Qu' ieu l' ay trastot, e non engrais,
Ans n' amagrezisc a sobrier,
Per que m sove d' un reprovier
C' ai mantas vetz auzit contar:
Que aital fais deu hom levar
Sul col qu' el puesca sostenir;
Dona, et ieu no puesc sofrir
Jes lo fai ses la vostr' adjuda.
Amors es com miega perduda,
Cant es trastota d' una part;
Mas cant a dos amans se part
Que l' us n' a e l' autr' atertan, (atretan)
Adoncx val amors a guaran
Lial e bona et entieira;
Et es fort avinen manieira,
Can l' us amicx a l' autre val,
E dire us n' ay, si no us sap mal,
Un repropchier que fort m' azauta,
C' ab la una ma lavon l' autra,
Et ambas los huels e la cara.
Vos sabetz, dona gentil, clara,
Que us plazers autre n' adutz;
E per so car mi soi rendutz
A vos et al vostre voler,
Per razo m deuria valer
Amors e servirs e merces
E sufrensa e bona fes,
E vey que negus no m' acor;
Pero en vostra gran valor
M' albir et ay bon' esperansa,
C' aisi cant n' ay gran malenansa,
N' auray gran be ab joi isnel,
C' apres la plueia fara bel,
So ditz homs salvatjes...
C' ai auzit dir manta sazo
Que l' autrui dol badalha so...
Un repropchier ai auzit dir:
Piegers es sofrirs que morirs,
E sofrirs es coma languirs,
E languirs es com pietz de mort.
E pueys dieus m' a en aital port
Menat, e vol qu' en aissi sia,
Dirai vos, ans que mort m' ausia,
De que muer ni com ni per que;
Qu' enquera m val may, per ma fe,
Vergonh' als huels que dol al cor.
Que sel que per vergonha s mor
E per temensa de parlar,
No 'l deuria dieus perdonnar...
Amadors trobarias pro
E pus gentils e de pus ricx,
Mas amicx y a et amicx,
E non es aurs tot cant que lutz:
Tal vos ri e us fa bels salutz
Que o fa per vostre destricx...
S' ie us o dic qu' el mielher tezaurs
C' om puesc' aver, argen ni aurs,
Es fizel amic, cant hom l' a
Leial e segur e serta,
Que am de cor e de bocha,
Per c' om ditz que may val en cocha
Amicx que aur e tor sarrada,
S' el vos a s' amor autreiada,
Que no us falhira tro la mort
Al sieu dreg ni al vostre tort;
E fe que us dey, aquel soy ieu
Que al vostre tort ni al mieu
No us falhirai ja tan com viva;
E si m' es brava ni esquiva,
Faitz contra vos e contra mi,
Blasm' es, dona, qui 'ls sieus ausi
De dieu e dels pus conoissens.
E demandaran mantas gens,
Cant l' us veira l' autre venir,
Diguatz: Auzitz contar ni dir
Novelas de negus afars?
Oc – Que? - 'N Amanieu des Escas
Se mor per amor de s' amia.
L' autre dira: Dieu malazia
Tota dona senes merce.
En aissi de vos e de me
Parlaran tug miey conoissen
E miey amic e miey paren...
Per que m soven d' un repropchier
Qu' ieu auzi retraire l' autr' ier:
Qui amic vol de cocha s gart.
E vos que m vezetz en regart
De fin' amor que m vol aussir,
E vezetz qu' ieu no puesc fugir,
Ni no m puesc defendre ses vos,
Falhitz me, don soi engoissos;
En mon cor en ai gran dolor,
Gardatz si dey aver paor,
Ni si puesc dire per razo:
De bel servir mal guazerdo.
Que si m fossetz lial amia,
Ja per vostr' amor no moiria,
Enans m' en volgratz ajudar,
Car bos amicx en cocha par;
E la cocha es me sobieira
D' aitan sobirana manieira
Que menat m' a pres de la fi.
E cant no y aura pus de mi,
Be leu pezara us de ma mort,
E volriatz m' aver estort.
E ditz hom d' aital bevolensa:
Soven apres mort penedensa.
E ja re no us demandarai
Cant en l' autre segle serai,
Car autre plag aurai en ma;
Per qu' eras, can gran mestiers m' a,
E m tenetz de tot en poder,
E us o quier, mi degratz valer,
E vos metetz mi en refuy,
Don puesc dir: Qui dereir' autruy
Cavalgua, non baiza qui vol.
Greu fa de si meteis son vol
Aisel qui a sobresenhor.
En mi avetz poder maior
Que dona del mon terrenals;
E car est monda de totz mals,
E conoissens en tota res,
Cre que us penra de mi merces,
Qu' anc en re no fes falhizo.
Que lo rey Jacme d' Arago
Que reys es dels Cecilias,
Ses grat de Frans' e de Romas,
Non a ges conquetz tan de pretz,
E segon rey, com yos avetz...
Dona per cui planc.

Millot, III, 193.

Armand. Une tenson avec Bernard de la Barte:
Bernart de la Barta, 'l chauzit
Voill aiatz de doas razos.
Doas dompnas valenz e pros
Son engal de faitz e de ditz,
Engal de pretz e de joven;
L' un' a bel cors e covenen,
Mas autra beltaz l' oblida;
L' autra de beltat complida
En la cara, mas cors a mal taillat;
En cals deu meillz druz metre s' amistat?
Bernart de la Barta.
Millot, III, 389.

Arnaud P. d' Agange. Une seule pièce mutilée dans le manuscrit; en voici quelques vers:

E vei mermatz los menutz auzelos
Del bel deport qu' entr' els esser solia,
Qu' el freg d' ivern los destrenh e 'ls desvia,
Si c' us non es alegres ni chantaire;
La doncs m' es obs un novel chan a faire
D' amor que m vol del tot al sieu servir,
E no m' en puesc pus selar ni cobrir...


C' ab bon esfortz conquier hom manentia,
E bon esfortz adossis senhoria,
E bon esfortz torna brau de bon aire,
E bon esfortz conquier autrui repaire;
Bon esfortz fai malastre sebelir;
De bon esfortz nos vezem totz jauzir.
Pus bon esfortz a tan de be en se,
Ab bon esfortz vos enquerrai, so cre...

Si com l' enclaus que s' es lieuratz en l' aire,
En la gran mar, e 'l falh son governaire,
E 'l vens lo vai ab las ondas ferir,
E lo vens tan que ges non sap gandir;
En atretal o en peior merce
M' avetz tengut, pus ieu vos vi ancse.

Quan lo temps brus.

Millot, III, 389.


Arnaud Brancaleon. Une pièce religieuse. La voici en entier:
Pessius, pessans, peccans e penedens,
Planc en ploran, preian planc mos peccatz
Don anc failhi en cutz ni en pensatz
Ni en fols ditz ni en faitz decebens;
E quar sui fortz e forfaitz follamens,
Clam merceyan merce merceyamens
A sel cui es unitz et unitatz,
E trinables e tres en trinitatz,
Qu' el me perdon qu' es perdonans perdos,
Com perdonet als perjurs perilhos.


Qu' elh es leos et homs complidamens,
Aigla, vedels doblamen figuratz,
E bos espers e fes e veritatz,
Fis senes fin, e vers comensamens,
E port salvan ab complitz guerimens,
E dossa fon baysan totz mals talens,
Caps de totz bes, merces e caritatz,
E jais entiers e franc' humilitatz,
E pas pleniers que del cel venc sa jos
Per deslieurar los greus mals enguoyssos.

Et es fis rais sobre totz resplandens,
Don anc nulh temps no s mermet sa clardatz,
E dos anhels per cui fon restauratz
De tot lo mon lo sobriers perdemens;
Qu' ins en ifern avian perdemens
Los bes e 'ls mals ses totz retenemens,
Tro el nasquet e fon martiriatz,
Don l' aunitz locx remas espoliatz;
E lay laisset los mals e pres los bos
Qu' al sant puiar triet per companhos.


Et es vida, guitz e consolamens,
Pastres e lutz, et primiers engenratz,
E dregz camis, peyra e fermetatz,
E de totz bes totz entiers complimens,
E sans espos ses nulh corrumpemens,
E mayestres de totz melhuramens,
E clars solelhs, per cuy es aut puiatz
Lo menre be, e 'l mager mal bayssatz;
Vertutz e bras misericordios,
E no mortals, e sans e poderos.

Millot, III, 389.

Arnaud de Carcasses. Une seule pièce dont l' extrait se trouve tome II, p. 275.

Millot, II, 390.

Arnaud Catalans. Six pièces; presque toutes sont attribuées à d' autres troubadours.

Quan remir son plazen vis
M' es avis
Qu' ieu n' aya 'l joy qu' ai tan quis.
Be volgra, tan l' abelhis
Mos estars, qu' elha m sufris
Qu' ieu ja de lieys no m partis,
E qu' a son grat ja servis,
Quar siey bel huelh m' an conquis
E 'l dous esgart e 'l bel ris.

No sai dona en tot un renh
Plus gent renh,
Ni genser dona no y s senh,
Que 'lh no y met color ni s penh.
Ans ha beutat ses tot genh;
Per qu' ieu sos sers esdevenh;
E s' ieu per lieys non revenh,
Amors qu' en aissi m destrenh
Per lieys m' en deu far captenh.

Quar, per tot on vau ni venh,
Ieu me tenh
Per sieu, ab sol qu' elha m denh;
Qui s vuelha m torn' en desdenh;
Que quant ieu denant lieys venh,
De sa gran beutat mi senh;
Per qu' ieu son ric pretz mantenh,
E no vuelh d' autra sostenh,
Pus amors tant aut m' empenh.

Tan renha adrechamen
Qu' om non men
Lauzan son fis pretz valen;
Qu' ab los fatz qu' an pauc de sen
Sap estar nesciamen;
E 'lh pros trobon la valen
E de belh acullimen,
Qu' en aissi pagua la gen,
E quascus, quo s val, si s pren.

Proensal an tan plazen
Domna e tan conoyssen,
Qu' ilh vivon d' onor ab sen
Ses par, e de pretz valen.

Amors ricx fora.

Dans une pièce amoureuse, où il joue sans cesse sur le même mot, se trouve le couplet suivant:
E si mi dons, qu' ieu am tan
Et amarai, no m desam,
Pauc tem autra desamor;
Qu' ieu l' am tan per fin' amor
Que, quan no m dezamaria,
Ieu ab tot si l' amaria;
Mais l' amaria amatz
Cent aitans que desamatz.

Als entendens.


Une pièce religieuse est terminée par ces vers:
Senher, dels bes temporals
Mi donas tant que sivals
Trop sofrachos non estia.
Dieus verais.

Bastero, 75. Muratori, 170. Millot, III, 29.

Arnaud de Cominge. Un sirvente, dont ces deux passages sont tirés:
Enans se fan comprador
O toledor qui no los ven;
Et aqui eis fan bastimen
Per vilans tolre a lor seingnor;
Et aissi cuidan restaurar
Lo dan quan pres per autr' afar,
Mas non restauran ges honor...

E fan o coma 'l jogador
Qu' al gran joc premieramen
Perden, e puois, ab pauc d' argen
Qu’ ill reman, vai jogar aillor
A petit joc, per assaiar
Se poiria d’ autrui cobrar.

Be m plai us usages.
Millot, III, 60.


Arnaud de Cotignac ou de Tintignac. Trois pièces; l’ une est ainsi terminée:
Ben es lo vers e ’l chantador,
E volgra bon entendedor.
Per dieu, belhs clercx, tu lo m’ escriu.
Lo vers comens.

Dans une autre il dit:
Mout dezir l' aura doussana,
Quan vey los arbres floritz
Et aug d’ auzels grans e petitz
Lur chans pel vergiers e pels plays...

No sai quals son pus aveuzitz
De lauzengiers lenga forbitz,
O selhs que crezon ditz savays:
Plus qu’ al juec de la correya,
No say sobre qual s’esteya,
Lo maier fays de mensprezo.
Mout dezir.

Nostradamus, 224. Crescimbeni, 148. Papon, III, 456. Millot, III, 375.

Arnaud Daniel, t. II. En lisant les ouvrages qui nous restent de ce troubadour, on comprend difficilement les causes de la grande célébrité dont il a joui de son vivant, et que lui ont assurée les éloges de Dante et de Pétrarque: il n' est aucun troubadour dont, les poésies aient été autant défigurées par les copistes, mais il est vraisemblable qu' elles n' étaient plus guère intelligibles à l' époque où furent transcrits les recueils qui les contiennent. Arnaud Daniel semble avoir affecté la bizarrerie des idées, l' obscurité des expressions, l' incohérence des images; on remarque dans ses vers des rimes, des coupes de vers audacieusement recherchées. Il a été nécessaire de rejeter dans l' appendice une collection de divers passages de cet auteur, en choisissant ceux qui sont moins difficiles à entendre, et qui peuvent faire juger de sa manière.
Arnaut Daniel si fo d' aquela encontrada don fo 'N Arnaut de Maruelh, del evesquat de Peiregorc, d' un castel que a nom Ribayrac, e fo gentils hom. Et emparet ben letras, e deleitet se en trobar, et abandonet las letras, e fes se joglars; et apres una manieira de trobar en caras rimas, per que sas cansos non son leus ad entendre ni a apprendre. Et amet un' auta domna de Gascuenha, molher d' En Guilem de Buovila; mas non fo crezut que la dona anc li fezes plazer endreg d' amor, per qu' el dis:
Ieu soi Arnautz qu' amas l' aura
E cas la lebre ab lo bou,
E nadi contra suberna.
Lonc temps estet en aquela amor, e 'n fes motas bonas cansos. Et el era mot avinens hom e cortes. E fon aventura qu' el fon en la cort del rei Richart d' Englaterra: et estant en la cort, us autres joglars escomes lo com el trobava en pus caras rimas que el. Arnaut tenc s' o ad esquern, e feron messios cascun de son palafre que no fera, en poder del rey.
E 'l reys enclaus cascun en una cambra. En Arnaut, de fasti qu' en ac, non ac poder que lassetz un mot ab autre. Lo joglar fes son cantar leu e tost. Et els non avian mas X jorns d' espazi; e devia s jutjar per lo 
rey a cap de cinq jorns. Lo joglar demandet a 'N Arnaut si avia fag: e 'N Arnaut respos que oc, passat a tres jorns; e non avia pessat.

El joglar cantava tota nueg sa canso per so que be la saubes; e 'N Arnaut pesset col traisses isquern: tan que venc una nueg el joglar la cantava, e 'N Arnaut la va tot' arretener e 'l so. E can foron denan lo rey, 'N Arnaut dis que volia retraire sa chanso; e comenset mot be la chanso qu' el joglar avia facha. E 'l joglar, can l' auzic, gardet lo en la cara, e dis qu' el l' avia facha. E 'l reis dis co s podia far? E 'l joglar preguet al rei qu' el ne saubes lo ver. E 'l reis demandet a 'N Arnaut com era estat. En Arnaut comtet li tot com era estat. E 'l rei ac ne gran gaug, e tenc s' o a gran esquern. E foro aquistiat los gatges, et a cascu fes donar bels dos. E fo donatz lo cantar a 'N Arnaut Daniel, que di:
Anc ieu non l' ac, mas ella m' a.
La pièce suivante est entière; le reste ne consiste qu' en fragments plus ou moins considérables des pièces qui sont indiquées au bas.
Ans qu' els cim reston de brancas
Sec, ni s despuelhon de fuelha,
Fas, quar amors m' o comanda,
Breu chanson de razon longa,
Quar gen m' adutz de las artz de l' escola;
Tan sai qu' el cors fas restar de suberna,
E mos buous es trop plus correns que lebres.

Ab razos cuindas e francas
M' a mandat qu' ieu no m destuelha
Ni autra non prec ni m 'n blanda,
Pus tan fai qu' ab si m' acuynda,
E m ditz que flors no semble de viola
Qui s camja leu sitot noquas iverna
Mas per s' amor sia laurs o genibres.

E tu, qu' ab joy no t' afranhas
Per esper qu' amors t' acuelha,
Sec si t desfui ni t fai guanda,
Que greu er qu' om no i aponga
Qui s' afortis de preyar e no i cola;
Qu' ieu passarai part la palutz d' Uzerna
Cum pelegris, o lai per on corr Ebres

S' ieu ai passatz pons ni planchas
Per lieis, cuiatz qu' ieu m' en duelha?
No fas, qu' ab joy ses vianda

Me sap far mezina coinda
Baisan, tenen, e 'l cor, sitot mi vola,
No s part de lieys qui 'l capdel e 'l governa;
Cor! on qu' ieu m' an, de lieys no t luyns ni t sebres.

Ans dic qu' alhors no t' estanchas
Per autra que t prec ni t vuelha;
Son voler fuy e desmanda,
Sai e lai qui t somonga.
Gran son dan fai qui se meteis afola,
E tu no fassas res per qu' om t' esquerna;
Mas, apres dieu, lieys honors e celebres.

Ges de Paris tro qu' a Sanchas
Genser no s vest ni s despuelha,
E sa beutat es tan granda
Que semblaria us messonga;
Be m vai d' amor qu' elha m baiz' e m' acola,
E no m frezis freitz, ni gels ni bolerna,
Ni m fai sentir dolor guota ni febres.

Sieus es Arnautz del sim tro en la sola,
E no vuelh ges ses lieis aver Lucerna
Ni 'l senhoria del renc per on corr Ebres.
Ans qu' els sims.

Sols sui que sai lo sobrafan que m sortz
Al cor d' amor sofren per sobramar,
Car mos volers es tan ferms et entiers
C' anc no s' esduis de cellei ni s' estortz
Cui encubit al prim vezer e puois,
C' ades ses lieis dic a lieis cochos motz;
Pois, quan la vei, no sai, tant l' am, que dire.

D' autras vezer sui secs e d' auzir sors
Qu' en sola lieis vei et aug et esgar,
E jes d' aisso no ill sui fals plazentiers
Que mais la vol non ditz la boca 'l cors,
Que non val tant champs, vauz, ni plans ni puois
Qu' en un sol cors trobes si bos aips totz
Qu' en lieis los volc dieus triar et assire.

Ben ai estat e maintas bonas cortz,
Mas sai ab lieis trob pro mais que lauzar
Mesura e sen et autres bos mestiers,
Beutatz, jovens, bos faitz e bels demors;
Gen l' enseignet cortesia e la duois,
Tant a de si totz faitz desplazens rotz
De lieis non cre rens de ben sia a dire.

Nuills jauzimens no fora breus ni cortz
De lieis cui prec qu' o vueilla devinar,
Que ja per mi non o sabra estiers
Si 'l cors ses dir no s presenta defors;
Que jes rosiers per aiga que l' engrois
Non a tal briu, car cor plus larga dotz
No m fai ges tant d' amor, quan la remire.

Jois e solatz d' autra m par fals e bortz,
C' una de pretz ab lieis no i s pot egar,
Qu' el sieus solatz es dels autres sobriers.
Aissi no l' ai; las! tant mal m' a comors!
Pero l' afans m' es desportz, ris e jois,
Car en pensan sui de lieis lecs e glotz;
Ai! dieus! si ja 'n serai estiers jauzire!...

E ma chansos prec que no us sia enois,
Car si voletz grazir los sos e 'ls motz,
Pauc preza Arnautz cui que plassa o que tire.
Sols sui que sai.

Ab plazer recep et recuelh
Lo dos temps que colora e penh,
Que no y a ram no s' entressenh
De belas flors e de vert fuelh;
E 'l colombet, per gaug d' estieu,
Mesclan lur amoros torney,
E duy e duy fan lur domney,
Que par c' amors bayzan los lieu.

Qui gaug semena plazer cuelh,
Per qu' ieu port gaug can vau ni venh,
E per bon' aventura m fenh
D' amor pus jauzens que no suelh...

No y a cors tan serrat d' erguelh
C' amors, si s vol, dedins non renh,
Quar ilh sap, ab son cortes genh,
Traire joi del auzor capduelh,
E qui non lig so qu' ilh escrieu
Pauc sap de l' amoroza ley...

May cascus dis d' amor me duelh
C' ap dos semblans vol e non denh,
Pren los us e 'ls autres destrenh,
E qui li play met en son fuelh,
Mas dretz es que dona esquieu
So don vol c' om plus la playdey;
E jes per no hom no s' esfrey,
C' amors a sol so que la plieu.

Dona, per qu' ieu d' autras me tuelh...
Pos tan vos cobeitan miey huelh,
Que de tot pes me dessovenh...

Ab plazer recep.


Amors e joi e liocs e temps

Mi fan bon sen tornar edrech

D' aicel joi qu' avia l' autr' an,

Quan cassava lebre ab lo bov:

Era m vai mielz d' amor e pieg,

Car ben am, d' aips m clam astrucs,

Ma non amatz joi, no m' enquiers

S' amors no vens son dur cor e 'l mieu precs.

Cel que tut ben pert aensems
Mestier es c' us ric segnor sierva
Per restaurar la perda e 'l dan
Qu' el paubre non valria un uov...
Pauc pot voler om de jois sems...
Qu' en liei amar volgra murir senecs...

D' aiso c' ai tant duptat e crems
Creis ades e miglura e m derc,
Qu' en reprocier c' auzian
Me dis que tant trona tro plov...
Amors e joi e liocs.

Lan quan vei fueill e flor parer
Dels albres e ill ramel,
Et aug lo chan que faun el brueil
Las ranas el riu, el bos l' auzel,
Adoncx mi fuelha e m floris
E m fruchs amors el cor tan gen
Que la nueit me retsida,
Quant autra gen dorm e pauz e sojorna...

Si l' auzes dir, ben saubron tug
Que jois mi monta 'l cor el cel,
Quar deport mi creis e desdug
La bela que d' amor apel
MON BON ESPER, mi dobla sa valors;

Quar qui mais vol mais dopta far faillida,

Et ill non es trista ni morna...

Vai t' en, chansos, a la bela de cors,
E diguas li c' Arnautz met en oblida
Tot' autra amor per lieis vas cui s' adorna.
Lan quan vei fueill.

Lan can son passat li givre...
Sai al temps de l' intran d' avril.

Ben greu trob hom joi deslivre
C' a tantas parts vol unt encomba
Fals' amors que no s' asembla
Lai on lei autatz asoma;
Qu' ieu non trob ges doas en mil
Ses falsa paraula loigna,
E puois c' a travers non poigna
E non torn sa cartat vil.

Ses fals' amor quidei vivre,
Mas ben vei c' un dat mi plomba,
Quand ieu mieills vei qu' il m' o embla;
Car tuich li legat de Roma
Non son de sen tant sotil
Q' una devisa messoigna
Que tan soavment caloigna
M' en puosca falsar un fil.

Qui amor sec per tal livre
Cogul tenga per columba...
Si col proverbis s' acoigna:
Si 'l trai l' uoill sol, puois l' uoil ongna,
Sofra e sega ab cor humil.
Lan can son passat.

Autet et bas entr' els prims fuelhs
Son nov de flors e 'ls rams li renc,
E no y ten mut bec ni guola
Nuls auzels, ans bray e canta
Cadaus
En son us;
Per joi qu' ai d' els e del temps
Chan, mas amors mi assauta
Qu' els motz ab lo son acorda...

C' ab lei c' al cor plus m' azauta
Sui liatz ab ferma corda...
Merces, amors, car acuelhs
Tart mi fo, mas en grat m' o prenc
Car si m' art dinz la meola
Lo fuecx, non vuelh que s' escanta.
Autet e bas entr' els.

Les troubadours ont rarement employé des rimes en AGRE, ANDRES, telles qu' Arnaud Daniel les a choisies dans deux pièces:
Arnautz vol sos chans sia ufertz
Lai on dous motz mov en agre.
En breu briza.

Ar vei vermeils, blaus, blancs e grocs
Vergiers, plans, plais, tertres e vaus
E 'l votz dels auzels son e tint
Ab doutz acort matin e tart;
So m met en cor qu' eu colore mon chan
D' una tal flor don lo frugz si' amors
E jois lo grans e l' odor de notz gandres.
Ar vei vermeils.

Voici un couplet d' une pièce qui en a six, et dans laquelle tous se correspondent exactement pour la mesure et la rime de chaque vers:

Si m' anpara
E m trai aluctz
D' auzir
Silh qu' es de pretz capduelh;
Dels quecx
Precx
C' ay dedins arencx
L' er fort rendutz
Clars
Mos pessars;
Qu' ieu fora mortz,
Mas fa m sofrir
L' espers
Que m crey, que m grey;
C' aiso m ten leyt e baut
Que d' als jauzir
No m val joys una poma.
L' aur' amara.

Le couplet suivant est tiré de la réponse qu' Arnaud Daniel fit à Turc Malet:

Bernart, ges eu n' o m' acort
Al dig Raimon de Durfort
Que vos anc n' aguesses tort.
Que, si cornavas per deport,
Ben trobavatz fort contra fort,
E la pudors agra us tost mort
Que peitz ol no fai fems en ort;
E vos, qui que us en desconort,
Lauzatz en dieu que us n' a estort.
Puois Raimons.

Nostrad. 41. Bastero, 75. Crescimbeni, 23, 46, 237. Hist. Littér. XV, 434. Millot, II, 479. P. Occ. 253.

Arnaud d' Entrevenas. Une pièce, dont un passage a été cité tome II, page 297; en voici deux autres:
Del sonet d' En Blacatz
Sui tant fort enveios
Que descortz e chansos
E retroenzas i faz,
E quar vei qu' a lui platz,
Sirventes i faria,
Si faire l' i sabia;
E pos far no l' i sai,
Una danza i farai
Coindeta e ben estan
Que chanto ill fin aman,
E mova de coindia.

Si plagues a 'N Blacaz,
Pos novels es lo sos,
Mais valgra sa chansos
Si meses puois e praz,
Flors e vergers foillaz,
Espaigna et Alamania,
E Fransa et Lombardia,
E 'ls bauzes Bertelai,
E los loncs jorns de mai,
E 'l dolze mes de l' an,
E l' herba saint Joan
E la pasca floria.
Del sonet.

Millot, III, 389. Papon, II, 404.

Arnaud de Marsan, auteur d' un Ensenhamen, qui offre une peinture intéressante de la manière de vivre des seigneurs; il en a été imprimé des fragments, tome II, pages 301, 306, 308:
Aiso fo en octembre...
C' a dos mieus donzelos
Fis penre II falcos
Et al III un austor...
E los chis e 'ls lebriers;
E foron cavayers,
Ben so cug, entorn dex,
E volian bordir...
Enans qu' ississem fors...
Vecvos un chivayer
Coma penedensier...
Me trais a una part...
E dis me sa rancura...
“Seigner, per dieu, merci
Te prec aias de mi...
E que m dones cosselh
Com d' amor m' aparelh...”
Intrem en un verdier
E deves un laurier
Fi 'l denan mi assire,
E commensey l' a dire:
“Amicx, er aprendetz
Aiso don m' enqueretz...
Si voletz esser drutz...
Vostre cors tenetz gen...
E d' azaut vestimen...
Car tot pros cavayer
Deu vestir a sobrier
Camizas de tansan
Primas, car ben estan,
E blancas totas vetz,
Que mielhs en semblaretz
Cortes et ensenhatz,
En totz locx on venhatz;
Estrechamens caussas
Pes e cambas e bras,
E sobrecot e manjas...
Garatz vostra gonela,
Can la faretz novela,
Que non sia tro lonja,
Que pus en seria conja;
E faitz la cabessalha
A traves ab ventalha
Ampla pels muscles sus,
Car lo pieytz n' er pus clus...
D' eys drap faitz lo mantelh
E gardatz qu' el tessel
Y sia ben estan,
E l' afiblalh denan.
Gardatz vostres cabelhs
Que mais val hom per elhs;
Sovendet los lavatz...
Mas no 'ls portes trop loncx,
Que mais valon adoncs,
Can son un pauc tondut
Que s' eran trop cregut.
Ni portes loncx ginhos,
Que sapchatz no so bos,
Ni la barba trop lonja...
Escudiers per servir
Vos son bos a tenir...
Larcx siatz en despendre,
Et aiatz gent ostau
Ses porta e ses clau.
Non crezats lausengiers,
Que ja metatz portiers
Que feira de basto
Escudiers ni garso
Ni arlot ni joglar
Que lay vuelha intrar...
A joc maior joguatz,
C' aco es jocx onratz,
Que no s tanh jocx d' azar
Mas ad home avar
Que get per un denier
Cen vetz en un taulier;
Qui pren los datz e 'ls laissa
Tot son pretz en abaissa;
Per so us man ieu aver
A joc maior tener,
Ni ja no us irascatz
Per perdre que fassatz,
Ni camjes vostre loc
C' om non puesca far joc...
Can seretz en torney,
Si creire voletz mey,
Totz vostre garnimens
Aiatz cominalmens,
L' ausberc e l' elm doblier,
E las caussas d' assier,
E vostr' espaz' al latz,
Que de grans colps fassatz
Entressenh al caval,
E denan al peitral
Bels sonalhs tragitatz
Gent assis e fermatz;
Car sonalhs an uzatje
Que donan alegratje,
Ardimen al senhor,
Et als autres paor;
A l' encaussar premier,
Et al fugir derrier,
Car tot aiso cove,
A drut c' amor mante...”
Qui comte vol aprendre.

Millot, III, 62.


Arnaud de Marueil, t. III et IV. Ce troubadour, que Pétrarque appelle Il men famoso Arnaldo, est remarquable par la gracieuse et abondante facilité de son style.
Arnautz de Maruelh fo de l' avescat de Peiragorc, d' castel que a nom Maruelh, e fon clergue de paubra generasio. E car no podia viure per las suas letras, el s' en anet per lo mon: e sabia ben trobar e s' entendia be. Et astre et aventura conduis lo a la cort de la comtessa de Burlatz, que era filha del pros comte Raimon, molher del vescomte de Beders que avia nom Talhafer.
Aquel Arnautz e cantava be e legia be romans: si era avinens hom de sa personna, e la comtessa li fazia gran be e gran honor. Et el enamoret se d' ela, e d' ela fazia sas cansos; mas non las auzava dire a ela ni a negun per nom qu' el las agues faitas, ans dizia que autre las fazia. Mas amors lo forset tan que dis en una canso:
La franca captenensa
Qu' ieu non posc oblidar.
et en aquesta canso el li descobrit l' amor qu' el li avia. E la comtessa non l' esquivet, ans entendet sos precs e los receup e los grazic; e 'l mes en arnes, e det li baudeza de trobar e de cantar d' ella. E fon onratz hom de cort; don fe mantas bonas cansos d' ela, lasquals cansos mostran qu' el n' ac de grans bens e de grans mals.
Vos avetz auzit d' En Arnaut com s' enamoret de la comtessa de Bezers, filha del pros comte Raimon, maire del vescomte de Bezers que il Frances auciron quan l' agron pres a Carcassona; laquals comtessa era dicha de Burlatz, per so qu' ela fon nada dins lo castel de Burlatz; molt li volia gran be Arnautz ad ela, e moltas bonas cansos en fes de leis, e molt la preguet ab gran temensa; et ela volia gran ben a lui. E lo rei 'N Anfos, que entendia en la comtessa, s' aperceup que volia ela gran be ad Arnaut de Marueil. E 'l rei fo ne fort gilos e dolens, qu' an vit los semblans amoros qu' ela fazia ad Arnaut, et auzit las bonas cansos qu' el fazia d' ela. Si la occaizonet d' Arnaut; e dis tan, e tan li fes dire, qu' ela donet comjat ad Arnaut, e 'l vedet que mais no 'l fos denan ni mais cantes d' ela e dels sieus precx d' ela.
Arnautz de Marueil, quant auzi lo comjat, fo sobre totas dolors dolens; e si s' en parti com hom desesperatz de lieis e de sa cort. Et anet s' en a 'N Guillem de Monpeslier qu' era sos amics e sos senher, et estet gran temps ab lui. E lai plays e ploret, e lai fes aquesta canso que dis:
Molt eran dous miei cossir.
On aimera sans doute à lire encore quelques fragments de deux de ses épîtres.
Dona cortez' et avinens,
No us fassa razos oblidar
Merce, que non o devetz far;
Razos part mantas res de se
Que merces cossent e rete;
Razos es esquiv' e cozens,
Merces es dolza e plazens,
Razos s' irais, merces blandis
Razos destruy, merces noyris,
Razos esguarda ab erguelh,
De merce son humil siey huelh;
E razon a ganren de fel,
En merce non a ren mas mel;
Soven se tol razos amicx,
Merces plaideya enemicx;
Razo ausi per jutjamen,
Merces aduy a salvamen;
Mantas vetz jutg razos a mort
Que merces perdona lo tort...
Mas eras sai be que vers es
Tal se cuia calfar que s' art,
Qu' ieu non cugera ges qu' el cart
Me destreisses per vos amors
Lo jorn que m fes vostra valors,
E 'l paratje e la beutatz
Oblidar autras amistatz.
De lor en sai, si m valha dieus,
Ai estat vostre mielhs que mieus,
De mon saber e de mon sen,
De bon cor e de bon talen.
Per totz vostres bes enansar
Totas sazos que us tang a far;
E si merces no m val ab vos,
Tristz e marritz e vergonhos,
Lais chant e deport e solatz,
E non o fes hom pus forsatz;
Ieu non puesc may joi mantener
Si a vos no ven a plazer
Que denhes virar pres de me
Los huelhs d' amor e de merce:
M' esperansa, mon cor e me
Lais tot en la vostra merce.
Sel cui vos es.

E ditz que vos es sela res
Cuy cove mais honors e bes
Et obezirs e car teners,

Servirs et honors e temers,
C' a nulh' autra, ses contenso;
Per so vol e manda que do
Aisi a vos per bona fe
Que res no y aia part en me
Mas vos sola, foras de dieu;
E si dieus deges tener fieu,
De vos tengra la sua part...
No cossen pas amor selar,
Enans lo m fai a vos mostrar...
Que ieu, dona, vos clam merce,
Qu' el fin cor e la bona fe
Qu' ie us ai non getes a non cura;
Franca res, fina, car' e pura
Res no us quier de tot quant avetz,
Mas so que tolre no m podetz;
Tolre no m podetz que no us am,
Neys s' ieu e vos o voliam,
Que no m' o cossentri' amors
Ni no m' o tolria paors;
Qu' ieu no us quier autre guizardo
Mas solamens que us sia bo
Qu' ie us am, e sitot bo no us es,
Sivals faitz semblan que no us pes,
Si per m' amor non o sufretz,
Sufretz o endreg vostre pretz;
Car mot l' es ops sacha sofrir
Qui vol a gran honor venir;
Si m' avetz mal cor, no me lais;
Greu m' es, dona, mas non puesc mais,
Que no m' en sai venjar estiers,
Mas d' aitan vos serai gueriers,
A vos aurai amor coral
Eta mi meteys volrai mal
E laissarai chant e deport
E murrai trist ab desconort,
Si vey que vos plassa mos dans
E no us sia bos mos enans,
Aquesta venjansa ’n penrai
Que jes autra penre non sai;
Mi eys puesc ieu ben azirar,
Mas ja vos non puesc dezamar…
Tug aquist avinen plazer...
Guardon a la vostra honor
Mon cor per mandamen d’ amor;
E 'l tenon si assolassat
Ab aitan fina voluntat
Que no y intra autre voler,
Ni auzaria remaner;

E pus de vos no m puesc partir,
Si autre be no m deu venir,
Per dieu e per merce vos clam
Que no us sia greu car vos am,
Que no me puesc partir ni aus,
C' amors a pres de mi las claus;
Aisi a vostre salvamen,
Tot autr' amistat mi defen:
Cal que m fassatz o mal o be,
Vos am e us amarai jasse;
E fin' amor, per sa merce,
Meta us en cor que ametz me;
Digatz tug AMEN per amor,
Las donas e li amador.
DONA.

Totas bonas.

Nostrad. 65. Crescimbeni, 46 et 225, Bastero, 120, 135. Millot, I, 69. Hist. Litt. XV, 441. P. Occ. 15.

Arnaud Plagues. Couplet d' envoi d' une de ses pièces:
Belha Eleienors, guirensa
Trob ab vos pretz ses falhensa,
E valor e conoyssensa
Volc dieus en vos gent assire;
Tant d' onor hi mes
Qu' en un mes
Non poiria dir los bes
Per saber qu' ieu aia.

Ben es razos.

Crescimbeni, 170. Millot, III, 390. P. Occ. 357.

Arnaud Sabata. Une seule chanson:
Preyada us ai que no m fassatz maltraire,
E dig vos ai lo mieu voler quals es;
E no us cugetz qu' ie us am dos ans o tres
Tot en perdo, qu' ades vuelh mon pro faire
Ab vos, dona, que ieu am finamen...

Ieu no dic ges que siatz la belayre
De tot lo mon
, bona domna, no us pes,
Quar ieu no sui coms ni ducx ni marques,
Per que m sembla no m fos belh per retraire
Que ieu ames del mon la plus valen;
Mas pro avetz beutat e pro joven,
E pro valetz, tan qu' autra non dezire;
Ab vos reman, si m voletz far jauzire.
Fis amicx sui.

Millot, III, 390.

Aruer. Une tenson avec Henri, auquel il répond:
Enric, eu, crei veramen ses duptansa
Q' el sobranzier c' amar fa star joyos
Deu mai plaser a domnas...
Mai si col fruc qui de l' albre sobrier
Son plus plasent e de sabor plenier,
Tot autresi deu la domna grazir
Lo sobranzier, e 'l nescis deu fugir.

Amic Aruer.
Aubert, ou Gaubert, moine de Puicibot, t. III. Auteur de seize pièces.
Gaubert de Puegsibot fo gentils hom, e fon de l' avescat de Lemozi, filh del castela de Puegsibot; e fo mes monges cant era efans en un monestier de Sant Launart. E saup ben letras e ben cantar e trobar.
E per voluntat de femna isic del monestier, e venc s' en a selui on venian tuit aquil que per cortesia volion onor ni bienfait, al pros, al valen En Savaric de Malleo; et el arnesquet lo a joglar de vestir e d' arnes. Et anet per cortz, e fes mantas bonas cansos. Et enamoret se d' una gentil donzela bela; e d' ela fe sas cansos: et ela no 'l volia amar si no s fezes cavayers e no la tolgues per molher. Et el contet o tot a 'N Savaric, et el lo fes cavalier e donet li alberc, terra e renda; et el pres la donzela per molher e tenc la gran honor. Et avenc se qu' el anet en Espanha, e la dona remas. Et us cavayers de la terra si entendia en ela, e fes e dis tan que ab se la 'n menet; e tenc la longa sazo per druda, e pueys la layset malamens anar. E cant Gaubert tornava d' Espanha, el alberguet un ser en la ciutat on ela era. E cant venc lo ser, el anet defora per voluntat de femna, et intret en l' alberc d' una paubra femna, que 'l fon dig que lainz avia una bela donzella. Et el intret e trobet que aquela era la soa molher;

e can la vi, fon gran dol entr' els e gran vergonha. Ab leis estec aquela nueg, e lendeman s' en anet ab ela, e menet la en una mongia, e aqui la fes rendre. E per aquela dolor el laysset lo trobar e 'l cantar.
Couplet d' une pièce dans laquelle il accuse sa dame d' infidélité:
Qu' ab belh semblan trichador
Mi saup gent enfolhetir
E sa falsedat cubrir,
Tro m' ac pres per servidor;
Pueys, quan fo de mi aizida,
No m poc far mais de guandida
Son leugier talan,
Qu' ans que passet l' an,
Aizic un fals preyador
Ab si jos sotz cobertor.
Partit de joy.

Dans une autre pièce, adressée au roi d' Aragon et à l' empereur, il dit:
Al rei dels Alamans
Cap dels emperadors...
S' ieu anc jorn dis clams
Encontra vos, amors,
Erguelh ni deshonors
Ara m dey en mos chans
Humiliar dos tans,
E laissar mas clamors,
Pus ma dona Elyonors,
La pros reyna prezans,
Ho denh' aissi voler...
S' ieu anc jorn.

Nostrad. 114. Crescimbeni, 81. Bastero, 71. Millot, II, 384. P. Occ. 218.

Augier, ou Ogiers, t. III.
Ogiers si fo un joglars de Vianes qu' estet lonc temps en Lombardia, e fez bons descortz, e fez sirventes joglaresc que lauzava l' uns e blasmava los autres.
Dans une de ses pièces, il parle de Roger-Frédéric Ier, roi d' Italie en 1151, et empereur en 1155.
Qu' ieu vi ja 'l ric rei Rogier Frederic
Fres ses esfre per valer e valor;
Ja no cugei, tan l' auzi pretz prezar,
Que ja 'l pogues emperis peiurar.
Totz temps serai.

Dans une tenson avec Bertrand, il lui dit:
Bertran, vos c' anar soliatz ab lairos,
Panan bueus e bocx, cabras e moutos,
Porcs e galinas et aucas e capos,
Eratz glotz e raubaire,
Digas vostre veiaire:
Qual mestier es plus aontos,
D' esser joglar o laire?
Bertran vos.

Dans une autre tenson, il parle ainsi des vieilles femmes:
E tenc m' o a meraveilla
De la color que s fan blanca e vermeilla
Ab l' englut
D' un ov batut
Que s met viron l' aureilla,
Del blanquet
Que pois i met
Et essug e solleilla
Del tifingon,
Del mentiron
Entro sobre l' aissella.

Era quan l' ivern.
Crescimbeni, 202. Millot, I, 340. Hist. Litt. XIII, 419. P. Occ. 96.
Austois de Maensac. Voyez Pierre de Maensac.

Austorc d' Orlac. Une pièce dans laquelle il déplore les malheurs de la croisade où périt saint Louis:
Ay! dieus per qu' as facha tan gran maleza
De nostre rey frances larc e cortes...

Ay! bella gens avinens e corteza
Que oltra mar passetz tan bel arnes,
May no us veyrem tornar sai, de que m peza,
Don per lo mon s' en es grans dols empres.
Mal dicha si' Alexandria,
E mal dicha tota clergia,
E mal dich Turc que us an fach remaner;
Mal o fetz dieus, quar lor en det poder.

Crestiantat vey del tot a mal meza,
Tan gran perda no cug qu' ancmais fezes,
Per qu' es razos qu' hom hueymais dieus descreza.
E qu' azorem Bafomet lai on es...
Pus dieus vol e sancta Maria
Que nos siam vencutz a non dever...

L' emperaires volgr' agues la crotz preza
E qu' a son filh l' emperis remazes,
E que s tengues ab lui la gens franceza
Contra fals clercx en cui renha no fes,
Qu' an mort pretz e cavalairia
E morta tota cortezia;
E prezo s pauc qui a son desplazer,
Sol qu' ill puesco sejornar e jazer.

Sanh Peire tenc la drecha via,
Mas l' apostolis la 'lh desvia...
Ay! dieus per qu' as
Millot, II, 430.

Austor Segret. Un sirvente sur la mort de saint Louis et sur les malheurs de la croisade.
Ieu vey gueritz los paguas mescrezens
E 'ls Sarrazis e 'ls Turcx d' outra la mar
E 'ls Arabitz, que non cal un gardar
Del rey Felips, dont es grans marrimens,
Ni d' En Karle, qu' elh lur es caps e guitz;
No sai don es vengutz tals esperitz,
Que tanta gens n' es morta e perida,
E 'l reys Loix n' a perduda la vida.

Ancmais no vim del rey que fos perdens,
Ans l' avem vist ab armas guazanhar
Tot quant anc volc aver ni conquistar...

Ar aura ops proez' et ardimens
A 'N Audoart, si volha Enric venjar
Qu' era de sen e de saber ses par,
E tot lo mielhs era de sos parens,
E si reman aras d' aisso aunitz,
No 'l laissaran ni cima ni razitz
Frances de sai ni forsa ben garnida,
Si la valors es de pretz desgarnida.

Mos sirventes, Cotellet, sia ditz
Mo senhor N Oth qu' es lauzatz e grazitz...
E donar t' a rossin a la partida.
No sai qui m so.

Millot, III, 391.

Auzers Figera figure dans une tenson; ce couplet paraît lui appartenir:
Bertran d' Aurel, se moria
N Aimerics anz de martror
Digatz a cui laissaria
Son aver e sa ricor
Qu' a conques en Lombardia,
Sufertan freit e langor,
Com dison l' arbergador?

Aimeri de Péguilain, un des interlocuteurs, nomme Figera:
Bertran d' Aurel, s' avia
N Auzers Figera doptor,
Digatz a cui, etc...
Millot, III, 390.

Azalais de Porcairagues, t. III.
N' Alazais de Porcairagues si fo de l' encontrada de Monpeslier, gentils domna et enseignada. Et enamoret se d' En Gui Guerreiat, qu' era fraire d' En Guillem de Monpeslier. E la domna si sabia trobar, e fez de lui mantas bonas cansons.
Hist. gén. du Languedoc, II, 519. Millot, I, 110. Hist. Litt. XIII, 422.
P. Occ. 27.

Azars. Ces vers sont tirés d' une pièce qui est sous son nom:
Qui ben se vol d' amor jauzir
De proesa si deu garnir;
Mas mal s' en penon li plusor
Quar fan lor meteis escarnir...
Dompna plaz.

Azemar le noir.
N Azemar lo Negres si fo del Castelvieil d' Albin. Cortes hom fo e gen parlans; e fo ben honrat entre las bonas gens, per lo rei Peire d' Aragon e per lo comte de Tolosa, per aquel que fon dezeretatz, qu' il donet maisons e terras a Tolosa.
Dans l' une de ses pièces il dit:
per so m' ausi deziran,
quan la remir en pensan,
c' ades la cuig vezer nuda
en aissi com l' ai veguda.
De solatz e de.

Une autre est adressée à l' infant de Castille:
Chanzos, l' enfant me saluda
De Castella, qu' eu enten
C' om no 'l val de son joven.
Era m vai.
Crescimbeni, 201. Papon, II, 383. P. Occ. 359.


Barthélemi Zorgi - Boniface de Castelane

Cadenet - La comtesse de Provence

Dauphin d' Auvergne, Durand, tailleur de Paernes

https://chapurriau.blogspot.com/2023/11/ebles-de-signe-eveque-de-clermont.html

Faidit de Belistar, Frère Barte

Garins d' Apchier - Guionet

Hameus ou Amédée de la Broquerie, N Uc de Saint Circ

La dame Isabelle - Izarn Rizols

Jacme Grill - Jutge

Lambert - La dame Lombarde

Marcabrus - Montant Sartre

Nat de Mons - Nicolet de Turin

Olivier de la Mer - Ozils de Cadartz

Palais - Pujols

Raimond - Rostans de Merguas

Sail de Scola - Sordel de Goi

Taurel - Vinzens (Fin du tome V)

¿Què vol Hitler? ¿Qué quiere Hitler?

¿Què vol Hitler? ¿Qué quiere Hitler?



Karl Cerff, Catalunya, Nazi, catanazis

El estrecho vínculo entre el nazismo y el nacionalismo catalán Es bien sabido, gracias entre otros a los estudios publicados por Francisco Caja o Jesús Laínz, que el nacionalismo catalán, así como sus múltiples facetas –desde el federalismo hasta el independentismo, pasando por el odio a España o la imposición lingüística–, hunde sus raíces en la concepción racial que sus ideólogos –Almirall, Gener, Guimerà, Prat de la Riba, Cambó, etc.– exportaron de Alemania a través de Francia.

No es menos desconocido que, junto a la idea de que los españoles se diferencian de los catalanes por su impura sangre judíaárabe africana, el nacionalismo catalán también hizo uso de uno de los baluartes del imperialismo nacionalista alemán: la Großdeutschland o Gran Alemania.



Ya en 1899 el historiador barcelonés Joan Pijoan publicaba su famoso “Pancatalanisme” (La Renaixensa, XXIX/7896, 16/8/1899, pp. 5133-5136), en donde se reclamaba una “Greater Catalonia” (la expresión es de Riba) que ocupase todos los territorios racial y lingüísticamente catalanes. También por esas fechas Joaquim Casas i Carbó publicaba en Catalònia (I/5, 25/4/1898, pp. 77-79) un breve ensayo en el que hablaba de Barcelona como la futura reina del Mediterráneo, irradiando todo el planeta con su cultura y su civilización, mientras Angel Guimerà, el poeta canario convertido en adalid del catalanismo, afirmaba que Cataluña se extendía hasta “donde se habla la lengua alemana” (“En lloansa d’en Joan Fastenrath per son llibre “Catalanische Troubadoure””, 18/5/1890). El mismo Prat de la Riba llegó a decir, refiriéndose también a España, que “[l]os pueblos bárbaros, o los que van en sentido contrario a la civilización, deben ser sometidos por las buenas o por la fuerza en la dirección y el poder de las naciones civilizadas. Las potencias cultas tienen el deber de expansionarse sobre las poblaciones atrasadas” (La nacionalitat catalananaciò catalana ? 1906, pp. 117 ss.). Este afán expansionista catalán provocará dislates casi dantescos, como el de Enric Usall, estudiante de derecho y compadre de Joan Sales, quien además de defender como aquél la catalanidad de Murcia, afirmaba que había que imponer el catalán “a golpes de sable”, para que “[u]na vez catalanizado este planeta nos lanzaremos a la conquista de otros; llegará el día en que ninguno de ellos podrá ir por el espacio si no lleva en su espalda las barras de Aragón” (Joan Sales, Cartes a Màrius Torres, 1976, pp. 65-66). La seducción del nacionalsocialismo alemán encontró su punto de máxima efervescencia con la creación del Círculo Español De Amigos De Europa o CEDADE, un grupo neonazi fundado en Barcelona en 1966 que, en un principio, nada tenía que ver con el catalanismo [1]. No obstante, las fecundas condiciones alimenticias que Cataluña y Galicia ofrecían al pensamiento fascista permitieron a CEDADE la creación de dos partidos nacionalistas no independentistas –el separatismo era considerado por ellos parte de una conspiración judía mundial–: el Partit Nacional Socialista Català (PNSC) y el Partido Nacional Socialista Gallego (PNSG). Fueron ellos quienes, la noche del 30 de enero de 1978, como conmemoración del 45º aniversario de la ascensión de Hitler al poder, pintaron cruces gamadas sobre las seis caras del monumento de la Victoria, el distinguido obelisco situado en el cruce de Avenida Diagonal y Paseo de Gracia. Se trata del acto fundacional del Partido, al que seguirá, la noche del 30 de abril, la coronación de una bandera nazi de 7 metros de ancho por 5 de alto en el Arco del Triunfo de la ciudad condal, como conmemoración del 34º aniversario de la muerte de Hitler. Todo ello acompañado, en los años siguientes, por hojas volantes y adhesivos alabando el régimen hitleriano bajo el lema de “Catalunya desperta” (imitando con ella el lema nacionalsocialista de “Deutschland erwache”). Las simpatías raciales no acabaron con CEDADE, como bien demuestra el segundo y último número de Quaderns del separatisme, un pequeño folleto editado por Nosaltres sols! en 1981 bajo el título “Fonaments cientifics dels racisme.” (8 págs.), o las más recientes declaraciones de Artur Mas sobre el ADN germánico presente en el pueblo catalán.

catanazis, CEDADE, HItler, nazi, nazismo, nacionalsocialismo

De izquierda a derecha: Adhesivo conmemorativo con la fotografía que apareció en la portada de CEDADE (XII/81, junio de 1978). Póster y adhesivo del PNSC con propaganda nazi. El artículo que hoy presentamos corresponde a una entrevista publicada originalmente en La nació catalana el 26 de septiembre de 1932. Ésta había sido recogida anteriormente por el periódico digital La Voz Libre (21 de junio de 2009), así como por varias publicaciones críticas con el nacionalismo catalán, pero debido a un error en la datación (17 de octubre de 1933) no había podido ser localizada. Gracias a la erudita investigación de Jesús Laínz en su libro España contra CataluñaHistoria de un fraude (Madrid, 2014), el texto ha podido ser finalmente identificado.

¿Què vol Hitler?  ¿Qué quiere Hitler?

Hemos podido celebrar una entrevista con el Dr. Karl Cerff, de Karlsruhe, delegado del Partido Nacional Socialista Alemán, que ha tenido la amabilidad de contestarnos a algunas preguntas que le hemos hecho sobre el programa de Hitler y su Partido. El conocimiento de dicho programa ofrece puntos muy interesantes, para los estadistas de todos los países del mundo, porque los problemas que hoy preocupan a la humanidad son, más o menos, iguales en todas partes. -¿Cuáles son los motivos de su viaje? -He venido a España por viaje de estudios y al mismo tiempo para hacer propaganda de nuestro Partido Nacional Socialista entre los elementos compatriotas que se han unido bajo las normas de las ideas de Hitler.
-¿Qué aspecto ofrece Alemania en estos momentos?
-Al que ha visto mi país antes de la guerra y al que lo ve ahora le sobreviene una gran tristeza por la miseria que se observa en todas partes. Los siete millones sin trabajo son la causa del malestar de mi país. Muchas industrias y una infinidad de pueblecitos [sic!] cierran sus puertas por no poder pagar la exagerada contribución; lugares florecientes donde antes se observaba una gran intensidad de trabajo, hoy hay la paz silenciosa de un Cementerio; hasta tal punto es así que popularmente existen las palabras “Cementerio de la industria y Cementerio de los puertos”. La posibilidad de compra del pueblo alemán, hoy, es tan mínima que el que gasta en las grandes ciudades es únicamente el turista y el banquero, en general, todos de raza judía, que explotan al pueblo alemán de una manera bárbara, dejando capital a un interés ilegal. El hogar familiar, antes ideal, está abandonado a causa de la necesidad de trabajar de la madre y de la mujer en lugares públicos para ayudar al mantenimiento de la vida, triste y cara. Comprenderá que no es éste el ideal que nosotros deseamos para la vida de nuestro pueblo.
-¿Qué consecuencias tendrán las últimas elecciones, al no haber llegado el partido N.S. a la mayoría absoluta?
-Así es, no tenemos mayoría absoluta; pero desde ahora no será posible un Gobierno sin los Hitlerianos. Nosotros reclamamos ya los siguientes puestos: Reichskanzler (Presidente del Consejo de Ministros), Ministerio del Interior y Ministerio del Trabajo. Una coalición con los otros partidos será imposible, si estos no reconocen los derechos políticos fundamentales del Partido Hitleriano. Por el momento, es esto lo que mueve la vida interna alemana.
-Si Hitler llega al Gobierno, ¿pondrá en práctica todo su programa?
-Nuestro pensamiento político fundamental es de sobras conocido y, por tanto, no será posible desarrollarlo en un día, puesto que nuestro programa contiene transcendencias tan grandes sobre la vida política interna y externa de mi Patria, que su aplicación necesitará bastante tiempo, al igual que se han necesitado diez años de dura lucha y sacrificios para la formación de nuestro gran Partido N.S. Con dos palabras señalaré el camino a seguir: Nacionalizar nuestro pueblo y Socializar la vida pública. Nuestro Nacionalismo no se entiende como el querer ser los amos del mundo; nuestro Nacionalismo quiere representar la unión de nuestra raza y la libertad integral de un pueblo trabajador, sano y de unas miras de elevado idealismo. Nuestro Socialismo no quiere representar el Socialismo Marxista, ya que este Socialismo sería la negación del NacionalismoMarx y Engels no son sangre de nuestra sangre: son judíos internacionales que no pueden favorecer Nación alguna, y no pueden liberar a ningún pueblo digno de sí mismo; únicamente expresan su pensamiento judío-internacional, como hombres sin Patria ni ideales. Diversas cosas que hacen mucho daño al pueblo trabajador las quitaremos; nosotros las sanearemos, para que no pesen sobre el presupuesto del Estado unas sumas exageradas; por ejemplo, simplificaremos en gran medida el aparato de la administración del Estado y de las Municipalidades; rebajaremos los sueldos de los ministros, les quitaremos las pensiones. Obligación de servir civilmente al Estado, cada uno dentro de su ramo, durante un año. Haremos un programa de trabajos públicos para los parados, ya que es indigno dar limosna a un hombre; nosotros les daremos trabajo y con este trabajo se crearán objetos útiles para la vida de la Nación. Hay muchos proyectados, tales como la construcción de bermas, trabajar las tierras yermasconstrucción de pueblos y muchas otras.
-Si Hitler en algunos puntos esenciales de su programa se viese obligado a renuncias, ¿qué haría el pueblo que lo sigue?
-El pueblo tiene completa confianza en su caudillo Hitler, hombre inatacable, hombre de una moral máxima, ya que ha podido convencer al pueblo en las regiones donde ha germinado el sentido de su programa N.S., que es realizable y ha llevado a cabo unas mejoras exuberantes para todo el pueblo afligido martirizado. Regiones como: CoburgBraunschweigOldenburg y Mecklenburg pueden dar a sus ciudadanos trabajo y una vida mejor a la que han tenido hasta ahora. No creo que Hitler se vea en la necesidad de reformar su programa, puesto que los hombres de gran moral que le rodean lo han confeccionado, no para engañar al pueblo, sino para mejorar su situación; éstos no son hombres políticos por la ambición de llegar al poder, sino que son verdaderos patriotas que saben sacrificarse por el bien de su Patria.
-¿Es Hitler partidario del Káiser?
-La forma de Estado, para nosotros, Nacional-Socialistas, es completamente secundaria. Hitler ha dicho: [“]¡prefiero una buena República a una monarquía absurda!”, y lo mismo al revés. Eso sí, la monarquía hereditaria no la queremos y la combatiremos siempre. Nosotros somos enemigos de las elecciones actuales, nosotros queremos un Parlamento de representantes de Gremios Sindicatos; no será la masa la que irá al Parlamento, sino los representantes de estos Gremios y Sindicatos. Es absurdo hoy que un abogado o un médico representen a los agricultores, o que un maestro de estudios represente a los obreros, y que un obrero del puerto represente a los comerciantes.
-¿Es Hitler partidario de una nueva guerra?
-Nuestros amigos nos echan cada día en cara que preparamos una nueva guerra. Por el solo hecho de ser Nacional-Socialistas quieren hacer creer que sólo sentimos “revanche” contra Francia. Al contrario; nosotros, Nacional-Socialistas, como idealistas humanitarios, queremos la Paz; por eso, nosotros queremos la Paz verdadera y ésta consiste en una libertad integral de todos los pueblos y no la libertad que otras Naciones nos impongan por su fuerza material o colonizadora. El derecho a la vida de cada individuo y la libertad colectiva serán las fuerzas que sacarán la “revanche” de los espíritus oprimidos. Lo que hoy domina a Alemania es el tratado de Versalles, donde unas manos traidoras Alemanas firmaron la culpabilidadacusación forzada y arrancada bajo las bayonetas del ejército de la Entente. Mientras no se borre esta mentira de aquel tratado humillante, sí que hay posibilidades de una “revanche”, pues una Nación digna, dice: “antes muerta que esclava”. El renacimiento de mi Patria no lo queremos realizar armando al pueblo, sino reforzando la voluntad única y Nacional del Pueblo Alemán a base de una moralidad máxima.
-¿Qué piensa Hitler del problema de las minorías nacionales?
-Uno de los puntos esenciales del pensamiento político de Hitler es: La creación de un Estado Nacional Alemán único que comprenda todos los pueblos de raza Alemana. Esto tiene como consecuencia que el Nacional Socialismo reconozca lo que quiere para él, o sea, la vindicación integral de las diversas Nacionalidades oprimidas existentes. El P.N.S. querría que todas las Naciones que rodean Alemania viviesen dentro de un Nacionalismo puro en paz y comprensión para el mejoramiento de la vida de los pueblos.
-Usted, que durante los días de vuestra estancia entre nosotros ha podido estudiar el pleito catalán, ¿qué puede decirme al respecto?
-El pleito Catalán lo encuentro muy interesante [;] nosotros sabemos que los catalanes son una raza muy diferente de la Española, por razones sobradamente conocidas y hoy universalmente admitidasEl catalán es trabajador, ama la libertad individual, es idealista e incluso me atrevo a decir aventurero. Los materialistas, en Cataluña, deben ser los judíos, y éstos con toda seguridad serán los antinacionalistas, los que estarán afiliados dentro de la masonería y es en las manos de estos hombres que está en peligro la libertad de todos los pueblos. Nosotros, N.S., comprendemos a los pueblos esclavos que sientan el nacionalismo y quieran liberarse de sus cadenas, etc.
Guillem de Montrodó
[1] Para la historia de CEDADE véase el comedido libro de Xavier Casals, Neonazis en España. De las audiciones wagnerianas a los skinheads (1966-1995), Grijalbo, Barcelona, 1995.

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La Cataluña de Macià dién piropos a Hitler y fen entrevistes. Un home inatacable fique al texto. Intachable com Pig Demon y lo Torrat. Cuántes vides s'hagueren salvat en sol una bala entre les selles de Adolf Hitler ...

Hem pogut celebrar una entrevista amb el Dr. Karl Cerff, de Karlsruhe, delegat del Partit Nacional Socialista Alemany, el qual ha tingut l'amabilitat de contestarnos algunes preguntes que li hem fet sobre el programa de Adolf Hitler i el seu partit. El coneixement del dit programa ofereix punts molt interessants, per als estadistes de tots els països del món, perquè els problemes que avui []


- El poble té completa confiança amb el seu cabdill Hitler, home inatacable, home d'una moral màxima, ja ha pogut convèncer el poble en les regions on ha germinat el sentit del seu programa N.S. que és realitzable i hi ha portat unes millores exuberants per a tot el poble sofert i martiritzat.


/ Com veéu, ya eren tan ploramiques entonses com ara los catalanistes, un poble sofert i martiritzat, y eren tan rassistes feixistes com los nazis alemáns. /

¿Què vol Hitler? ¿Qué quiere Hitler?

¿Què vol Hitler? ¿Qué quiere Hitler?


Karl Cerff, Catalunya, Nazi, catanazis

El estrecho vínculo entre el nazismo y el nacionalismo catalán es bien sabido, gracias entre otros a los estudios publicados por Francisco Caja o Jesús Laínz, que el nacionalismo catalán, así como sus múltiples facetas –desde el federalismo hasta el independentismo, pasando por el odio a España o la imposición lingüística–, hunde sus raíces en la concepción racial que sus ideólogos – Almirall, Gener, Guimerà, Prat de la Riba, Cambó, etc. – exportaron de Alemania a través de Francia.

No es menos desconocido que, junto a la idea de que los españoles se diferencian de los catalanes por su impura sangre judía, árabe o africana, el nacionalismo catalán también hizo uso de uno de los baluartes del imperialismo nacionalista alemán: la Großdeutschland o Gran Alemania.

Pau, ordre, treball i disciplina. Aixó és el nacionalsocialisme. Partit Nacionalsocialista catalá.

Pau, ordre, treball i disciplina. Aixó és el nacionalsocialisme. Partit Nacionalsocialista catalá.

Ya en 1899 el historiador barcelonés Joan Pijoan publicaba su famoso “Pancatalanisme” (La Renaixensa, XXIX/7896, 16/8/1899, pp. 5133-5136), en donde se reclamaba una “Greater Catalonia” (la expresión es de Riba) que ocupase todos los territorios racial y lingüísticamente catalanes. También por esas fechas Joaquim Casas i Carbó publicaba en Catalònia (I/5, 25/4/1898, pp. 77-79) un breve ensayo en el que hablaba de Barcelona como la futura reina del Mediterráneo, irradiando todo el planeta con su cultura y su civilización, mientras Angel Guimerà, el poeta canario convertido en adalid del catalanismo, afirmaba que Cataluña se extendía hasta “donde se habla la lengua alemana” (“En lloansa d’en Joan Fastenrath per son llibre “Catalanische Troubadoure””, 18/5/1890). El mismo Prat de la Riba llegó a decir, refiriéndose también a España, que “[l]os pueblos bárbaros, o los que van en sentido contrario a la civilización, deben ser sometidos por las buenas o por la fuerza en la dirección y el poder de las naciones civilizadas. Las potencias cultas tienen el deber de expansionarse sobre las poblaciones atrasadas” (La nacionalitat catalana, 1906, pp. 117 ss.). Este afán expansionista catalán provocará dislates casi dantescos, como el de Enric Usall, estudiante de derecho y compadre de Joan Sales, quien además de defender como aquél la catalanidad de Murcia, afirmaba que había que imponer el catalána golpes de sable”, para que “[u]na vez catalanizado este planeta nos lanzaremos a la conquista de otros; llegará el día en que ninguno de ellos podrá ir por el espacio si no lleva en su espalda las barras de Aragón” (Joan Sales, Cartes a Màrius Torres, 1976, pp. 65-66). La seducción del nacionalsocialismo alemán encontró su punto de máxima efervescencia con la creación del Círculo Español De Amigos De Europa o CEDADE, un grupo neonazi fundado en Barcelona en 1966 que, en un principio, nada tenía que ver con el catalanismo [1]. No obstante, las fecundas condiciones alimenticias que Cataluña y Galicia ofrecían al pensamiento fascista permitieron a CEDADE la creación de dos partidos nacionalistas no independentistas –el separatismo era considerado por ellos parte de una conspiración judía mundial–: el Partit Nacional Socialista Català (PNSC) y el Partido Nacional Socialista Gallego (PNSG). Fueron ellos quienes, la noche del 30 de enero de 1978, como conmemoración del 45º aniversario de la ascensión de Hitler al poder, pintaron cruces gamadas sobre las seis caras del monumento de la Victoria, el distinguido obelisco situado en el cruce de Avenida Diagonal y Paseo de Gracia. Se trata del acto fundacional del Partido, al que seguirá, la noche del 30 de abril, la coronación de una bandera nazi de 7 metros de ancho por 5 de alto en el Arco del Triunfo de la ciudad condal, como conmemoración del 34º aniversario de la muerte de Hitler. Todo ello acompañado, en los años siguientes, por hojas volantes y adhesivos alabando el régimen hitleriano bajo el lema de “Catalunya desperta” (imitando con ella el lema nacionalsocialista de “Deutschland erwache”). Las simpatías raciales no acabaron con CEDADE, como bien demuestra el segundo y último número de Quaderns del separatisme, un pequeño folleto editado por Nosaltres sols! en 1981 bajo el título “Fonaments cientifics dels racisme.” (8 págs.), o las más recientes declaraciones de Artur Mas sobre el ADN germánico presente en el pueblo catalán.

catanazis, CEDADE, HItler, nazi, nazismo, nacionalsocialismo

De izquierda a derecha: Adhesivo conmemorativo con la fotografía que apareció en la portada de CEDADE (XII/81, junio de 1978). Póster y adhesivo del PNSC con propaganda nazi. El artículo que hoy presentamos corresponde a una entrevista publicada originalmente en La nació catalana el 26 de septiembre de 1932. Ésta había sido recogida anteriormente por el periódico digital La Voz Libre (21 de junio de 2009), así como por varias publicaciones críticas con el nacionalismo catalán, pero debido a un error en la datación (17 de octubre de 1933) no había podido ser localizada. Gracias a la erudita investigación de Jesús Laínz en su libro España contra Cataluña. Historia de un fraude (Madrid, 2014), el texto ha podido ser finalmente identificado.

¿Què vol Hitler?  ¿Qué quiere Hitler?

Hemos podido celebrar una entrevista con el Dr. Karl Cerff, de Karlsruhe, delegado del Partido Nacional Socialista Alemán, que ha tenido la amabilidad de contestarnos a algunas preguntas que le hemos hecho sobre el programa de Hitler y su Partido. El conocimiento de dicho programa ofrece puntos muy interesantes, para los estadistas de todos los países del mundo, porque los problemas que hoy preocupan a la humanidad son, más o menos, iguales en todas partes. -¿Cuáles son los motivos de su viaje? -He venido a España por viaje de estudios y al mismo tiempo para hacer propaganda de nuestro Partido Nacional Socialista entre los elementos compatriotas que se han unido bajo las normas de las ideas de Hitler.
-¿Qué aspecto ofrece Alemania en estos momentos?
-Al que ha visto mi país antes de la guerra y al que lo ve ahora le sobreviene una gran tristeza por la miseria que se observa en todas partes. Los siete millones sin trabajo son la causa del malestar de mi país. Muchas industrias y una infinidad de pueblecitos [sic!] cierran sus puertas por no poder pagar la exagerada contribución; lugares florecientes donde antes se observaba una gran intensidad de trabajo, hoy hay la paz silenciosa de un Cementerio; hasta tal punto es así que popularmente existen las palabras “Cementerio de la industria y Cementerio de los puertos”. La posibilidad de compra del pueblo alemán, hoy, es tan mínima que el que gasta en las grandes ciudades es únicamente el turista y el banquero, en general, todos de raza judía, que explotan al pueblo alemán de una manera bárbara, dejando capital a un interés ilegal. El hogar familiar, antes ideal, está abandonado a causa de la necesidad de trabajar de la madre y de la mujer en lugares públicos para ayudar al mantenimiento de la vida, triste y cara. Comprenderá que no es éste el ideal que nosotros deseamos para la vida de nuestro pueblo.
-¿Qué consecuencias tendrán las últimas elecciones, al no haber llegado el partido N.S. a la mayoría absoluta?
-Así es, no tenemos mayoría absoluta; pero desde ahora no será posible un Gobierno sin los Hitlerianos. Nosotros reclamamos ya los siguientes puestos: Reichskanzler (Presidente del Consejo de Ministros), Ministerio del Interior y Ministerio del Trabajo. Una coalición con los otros partidos será imposible, si estos no reconocen los derechos políticos fundamentales del Partido Hitleriano. Por el momento, es esto lo que mueve la vida interna alemana.
-Si Hitler llega al Gobierno, ¿pondrá en práctica todo su programa?
-Nuestro pensamiento político fundamental es de sobras conocido y, por tanto, no será posible desarrollarlo en un día, puesto que nuestro programa contiene transcendencias tan grandes sobre la vida política interna y externa de mi Patria, que su aplicación necesitará bastante tiempo, al igual que se han necesitado diez años de dura lucha y sacrificios para la formación de nuestro gran Partido N.S. Con dos palabras señalaré el camino a seguir: Nacionalizar nuestro pueblo y Socializar la vida pública. Nuestro Nacionalismo no se entiende como el querer ser los amos del mundo; nuestro Nacionalismo quiere representar la unión de nuestra raza y la libertad integral de un pueblo trabajador, sano y de unas miras de elevado idealismo. Nuestro Socialismo no quiere representar el Socialismo Marxista, ya que este Socialismo sería la negación del Nacionalismo; Marx y Engels no son sangre de nuestra sangre: son judíos internacionales que no pueden favorecer Nación alguna, y no pueden liberar a ningún pueblo digno de sí mismo; únicamente expresan su pensamiento judío-internacional, como hombres sin Patria ni ideales. Diversas cosas que hacen mucho daño al pueblo trabajador las quitaremos; nosotros las sanearemos, para que no pesen sobre el presupuesto del Estado unas sumas exageradas; por ejemplo, simplificaremos en gran medida el aparato de la administración del Estado y de las Municipalidades; rebajaremos los sueldos de los ministros, les quitaremos las pensiones. Obligación de servir civilmente al Estado, cada uno dentro de su ramo, durante un año. Haremos un programa de trabajos públicos para los parados, ya que es indigno dar limosna a un hombre; nosotros les daremos trabajo y con este trabajo se crearán objetos útiles para la vida de la Nación. Hay muchos proyectados, tales como la construcción de bermas, trabajar las tierras yermas, construcción de pueblos y muchas otras.
-Si Hitler en algunos puntos esenciales de su programa se viese obligado a renuncias, ¿qué haría el pueblo que lo sigue?
-El pueblo tiene completa confianza en su caudillo Hitler, hombre inatacable, hombre de una moral máxima, ya que ha podido convencer al pueblo en las regiones donde ha germinado el sentido de su programa N.S., que es realizable y ha llevado a cabo unas mejoras exuberantes para todo el pueblo afligido y martirizado. Regiones como: Coburg, Braunschweig, Oldenburg y Mecklenburg pueden dar a sus ciudadanos trabajo y una vida mejor a la que han tenido hasta ahora. No creo que Hitler se vea en la necesidad de reformar su programa, puesto que los hombres de gran moral que le rodean lo han confeccionado, no para engañar al pueblo, sino para mejorar su situación; éstos no son hombres políticos por la ambición de llegar al poder, sino que son verdaderos patriotas que saben sacrificarse por el bien de su Patria.
-¿Es Hitler partidario del Káiser?
-La forma de Estado, para nosotros, Nacional-Socialistas, es completamente secundaria. Hitler ha dicho: [“]¡prefiero una buena República a una monarquía absurda!”, y lo mismo al revés. Eso sí, la monarquía hereditaria no la queremos y la combatiremos siempre. Nosotros somos enemigos de las elecciones actuales, nosotros queremos un Parlamento de representantes de Gremios y Sindicatos; no será la masa la que irá al Parlamento, sino los representantes de estos Gremios y Sindicatos. Es absurdo hoy que un abogado o un médico representen a los agricultores, o que un maestro de estudios represente a los obreros, y que un obrero del puerto represente a los comerciantes.
-¿Es Hitler partidario de una nueva guerra?
-Nuestros amigos nos echan cada día en cara que preparamos una nueva guerra. Por el solo hecho de ser Nacional-Socialistas quieren hacer creer que sólo sentimos “revanche” contra Francia. Al contrario; nosotros, Nacional-Socialistas, como idealistas y humanitarios, queremos la Paz; por eso, nosotros queremos la Paz verdadera y ésta consiste en una libertad integral de todos los pueblos y no la libertad que otras Naciones nos impongan por su fuerza material o colonizadora. El derecho a la vida de cada individuo y la libertad colectiva serán las fuerzas que sacarán la “revanche” de los espíritus oprimidos. Lo que hoy domina a Alemania es el tratado de Versalles, donde unas manos traidoras Alemanas firmaron la culpabilidad, acusación forzada y arrancada bajo las bayonetas del ejército de la Entente. Mientras no se borre esta mentira de aquel tratado humillante, sí que hay posibilidades de una “revanche”, pues una Nación digna, dice: “antes muerta que esclava”. El renacimiento de mi Patria no lo queremos realizar armando al pueblo, sino reforzando la voluntad única y Nacional del Pueblo Alemán a base de una moralidad máxima.
-¿Qué piensa Hitler del problema de las minorías nacionales?
-Uno de los puntos esenciales del pensamiento político de Hitler es: La creación de un Estado Nacional Alemán único que comprenda todos los pueblos de raza Alemana. Esto tiene como consecuencia que el Nacional Socialismo reconozca lo que quiere para él, o sea, la vindicación integral de las diversas Nacionalidades oprimidas existentes. El P.N.S. querría que todas las Naciones que rodean Alemania viviesen dentro de un Nacionalismo puro en paz y comprensión para el mejoramiento de la vida de los pueblos.
-Usted, que durante los días de vuestra estancia entre nosotros ha podido estudiar el pleito catalán, ¿qué puede decirme al respecto?
-El pleito Catalán lo encuentro muy interesante [;] nosotros sabemos que los catalanes son una raza muy diferente de la Española, por razones sobradamente conocidas y hoy universalmente admitidas.
El catalán es trabajador, ama la libertad individual, es idealista e incluso me atrevo a decir aventurero. Los materialistas, en Cataluña, deben ser los judíos, y éstos con toda seguridad serán los antinacionalistas, los que estarán afiliados dentro de la masonería y es en las manos de estos hombres que está en peligro la libertad de todos los pueblos. Nosotros, N.S., comprendemos a los pueblos esclavos que sientan el nacionalismo y quieran liberarse de sus cadenas, etc.

Guillem de Montrodó

[1] Para la historia de CEDADE véase el comedido libro de Xavier Casals, Neonazis en España. De las audiciones wagnerianas a los skinheads (1966-1995), Grijalbo, Barcelona, 1995.

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La Cataluña de Macià dién piropos a Hitler y fen entrevistes. Un home inatacable fique al texto. Intachable com Pig Demon y lo Torrat. Cuántes vides s'hagueren salvat en sol una bala entre les selles de Adolf Hitler ...

Hem pogut celebrar una entrevista amb el Dr. Karl Cerff, de Karlsruhe, delegat del Partit Nacional Socialista Alemany, el qual ha tingut l'amabilitat de contestarnos algunes preguntes que li hem fet sobre el programa de Adolf Hitler i el seu partit. El coneixement del dit programa ofereix punts molt interessants, per als estadistes de tots els països del món, perquè els problemes que avui...

Troba ses diferències, Catanazis, Nazis alemans

- El poble té completa confiança amb el seu cabdill Hitler, home inatacable, home d'una moral màxima, ja ha pogut convèncer el poble en les regions on ha germinat el sentit del seu programa N. S. que és realitzable i hi ha portat unes millores exuberants per a tot el poble sofert i martiritzat.


/ Com veéu, ya eren tan ploramiques entonses com ara los catalanistes, un poble sofert i martiritzat, y eren tan rassistes y "feixistes" com los nazis alemans. /

sábado, 21 de octubre de 2023

Pièces morales et religieuses.

Pièces morales et religieuses.


Index:

I, Senher dieus, que fezist Adam,

II, Vers dieus, el vostre nom e de sancta Maria

III, Patz passien ven del senhor

IV, Razos es e mezura,

V, Ben volgra, s' esser pogues,

VI, Verges, en bon' hora

VII, Dieus, vera vida, verays,

VIII, Ja hom pres ni dezeretatz

IX, Pus lo dous temps ve jogan e rizen,

X, Lo pair' e 'l filh e 'l sant espirital

XI, Mantas vetz sui enqueritz

XII, Nueg e jorn suy en pensamen

XIII, Oi! Maire, filla de dieu,

XIV, Un decret fauc drechurier,

XV, Vera vergena Maria,

XVI, Dels quatre caps que a la cros

XVII, Ihesum Crist, nostre Salvaire,

XVIII, Ben es adreigz E sap qu' es alegranza,

XIX, Sirvens suy avutz et arlotz,

XX, Domna, dels angels regina

XXI, Be volria de la mellor

XXII, Cor ai e voluntat

XXIII, Luecx es qu' om si deu alegrar;

XXIV, Esperansa de totz ferms esperans

Pièces morales et religieuses.

Pièces morales et religieuses.


Index:

I, Senher dieus, que fezist Adam,

II, Vers dieus, el vostre nom e de sancta Maria

III, Patz passien ven del senhor

IV, Razos es e mezura,

V, Ben volgra, s' esser pogues,

VI, Verges, en bon' hora

VII, Dieus, vera vida, verays,

VIII, Ja hom pres ni dezeretatz

IX, Pus lo dous temps ve jogan e rizen,

X, Lo pair' e 'l filh e 'l sant espirital

XI, Mantas vetz sui enqueritz

XII, Nueg e jorn suy en pensamen

XIII, Oi! Maire, filla de dieu,

XIV, Un decret fauc drechurier,

XV, Vera vergena Maria,

XVI, Dels quatre caps que a la cros

XVII, Ihesum Crist, nostre Salvaire,

XVIII, Ben es adreigz E sap qu' es alegranza,

XIX, Sirvens suy avutz et arlotz,

XX, Domna, dels angels regina

XXI, Be volria de la mellor

XXII, Cor ai e voluntat

XXIII, Luecx es qu' om si deu alegrar;

XXIV, Esperansa de totz ferms esperans

XXIV, Esperansa de totz ferms esperans

XXIV.


Esperansa de totz ferms esperans

Flums de plazers, fons de vera merce,

Cambra de dieu, ort don naysso tug be,

Repaus ses fi, capdels d' orfes enfans,

Cossolansa dels fis descossolatz,

Frugz d' entier joy, seguransa de patz,

Portz ses peril, porta de salvan port,

Gaug ses tristor, flors de vida ses mort,

Maire de dieu, dona, del fermamen,

Sojorn d' amicx, fis delietz ses turmen,

De paradis lums e clardatz et alba.


Gloriosa, tant es la joya grans

Que us venc de selh qu' el mon capdelha e te,

Que vos lauzan no pot hom dir mas be,

Si tot lo mons n' era tos temps lauzans,

Quar en vos son totas plazens bontatz,

Gaugz et honors, salutz e caritatz,

Verdier d' amor, qu' el tieu pressios ort

Dissendet frugz que destruys nostra mort,

Verga seca fazen frug ses semen,

Porta del cel, via de salvamen,

De totz fizels lums e clardatz et alba.


Plazens dompna, qu' en vos a plazers tans

Que tot lo mons non diria 'l mile;

Gloriosa, pus que tant as de be,

Membre t de me e de totz tos clamans;

Qu' el tieus gens cors fon per nostr' ops creatz.

Cors gracios, ples de totas beutatz,

Pus que ses te non puesc trobar cofort,

Perduy me lay on es vida ses mort,

Pres del tieu filh que m' a fach de nien,

Si qu' ieu veya 'l sieu gay captenemen

Lay on no falh jorns ni clardatz ni alba.


A! quon seran jauzens e benanans

Tug vostr' amic d' entier joy per jasse;

E pus dieus vol qu' en vos sion tug be,

Gloriosa, siatz de mi membrans;

E sitot s' es grans vostra sanctitatz,

No m' oblidetz, dompna, per mos peccatz;

Qu' ayssi quon son mey falhimen pus fort

M' es maiers ops que m desliuretz de mort;

E quar de vos auta merce n' aten,

Merce m' aiatz per vostre chauzimen

Que me siatz lums e clardatz et alba.


Qu' ieu falhitz, fals, mi sent greus e pezans

Per mos fols faitz et ai razon de que,

Quar grans so 'ls mals qu' ai faitz e pauc li be,

E 'lh dic tafur, per qu' ieu suy merceyans

Que m razonetz, plazens dompna, si us platz,

Lay on seran dregz jutjamens donatz,

Que no y valran plag ni agur ni sort,

Ans aura quecx per se paor de mort;

Vos me mostratz al jorn del jutjamen

Vostre car filh, ab cara resplanden,

Que m don ab joy lum e clardat et alba.


Poderos dieus, verays e merceyans,

Merce m' aiatz, qu' ieu vos azor e us cre,

E us ren lauzor de l' honor e del be,

Que m' avetz fag temps e jorns, mes et ans.

Dieus paire, filhs salvaire, Crist nomnatz,

Sayns esperitz, e vera trinitatz,

Als peccadors donatz via e conort,

Que s desliuron dels liams de la mort,

E 'ls faitz venir al veray jauzimen

On seran faitz maynt glorios prezen

Lay on estan jorns e clardatz et alba.


Lo sons es tal, que tenh la folla gen;

Lev si qui dorm mentre qu' a merce pren

Dieus peccadors, qu' el jorns ven apres l' alba.


Vida don dieus ab joy ses marrimen

En paradis, ab tot lo sieu coven,

A totz ayssels que diran aquest' alba.


Guillaume d' Autpol.



Fin du tome quatrième.

XXIII, Luecx es qu' om si deu alegrar;

XXIII.


Luecx es qu' om si deu alegrar;

E sitot no m suy amaire,

Si vuelh ieu esser chantaire

Et en luec mon saber mostrar:

Qu' ieu dic que paucx ni grans avers

No val saber, qui l' avia;

Per que d' apenre quecx dia

Creys als plus savis lor volers.


Quascus deu entendre en plazers,

Gardan se de vilania;

E deu faire quascun dia

De be segon qu' es sos poders:

Pero, si s vol desmezurar,

Sos pretz no pot durar gaire,

Quar mezura essenh' a faire

So per que bos pretz pot durar.


Qui gran cor a de larguejar

Saber deu dont o pot traire;

Non dic qu' hom si deia estraire

De valer, ni no s tanh a far.

Grans afans es lo conquerers,

Mas gardar es maestria;

E qui pert per sa follia

No sap quals afans es querers.


Ses mezura sens ni sabers

No val ni grans manentia;

Pero luecx es que seria

Dans trop gardars e reteners:

Luecx es qu' hom deu outrapassar,

Luecx de calar, luecx de braire,

Luecx de donar, luecx d' estraire,

Luecx de sen, luecx de folleiar.


Qui son bon pretz vol tener car

No sia fols ni gabaire,

Quar fols es qui vol retraire

So que sap que fay a celar;

E fols qui vol dir totz sos vers,

E fols qui en fol se fia,

Fols qui falh e no s castia,

E fols qui sec totz sos volers.


Pons Fabre d' Uzes.